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La Voix du département de Bakel

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Originaire de Bakel commune, Papa Diallo est un brillant financier qui a affûté ses armes dans de grandes banques internationales notamment françaises avant de rentrer au bercail pour servir son pays. Monsieur Diallo, Directeur de BETA FINANCE et de ISF ( Institut Supérieur de Finances ) est aujourd'hui victime d'un règlement de compte purement politique dans l'affaire " ASER " ( Agence Sénégalaise de l'Electrification Rurale ). Les responsables politiques Pape Diop et Modibo DIOP de la région de Dakar se livrent depuis des mois à une sanglante guerre fratricide pour être le dinosaure du PDS à Dakar. Le tord de Papa Diallo est d'être à la tête d'un cabinet de conseil en Finances qui a apporté son expertise au Directeur de  l'ASER Modibo DIOP, inculpé pour detournements de deniers publics. Pour rappel, l’ex-tout puissant patron de l'ASER avait été éclaboussé par une sombre affaire d’argent. La presse avait parlé d’un découvert bancaire chiffré à 2,1 milliards de francs Cfa, tiré des comptes de la boîte à la Compagnie bancaire ouest-africaine (Cbao).  L’enquête préliminaire avait fait état de l’existence de plusieurs manquements comme l’électrification fictive d’un village, la demande d’un crédit de deux milliards de francs à l’insu du Conseil d’administration de l’agence. Plusieurs agents, qui avaient bénéficié de prêts illégalement consentis, avaient révélé aux enquêteurs qu’ils reversaient une bonne partie de cet argent à leur patron. Il est indispensable de rappeler que Pape Diallo n'a jamais baigné dans la sphère politique Sénégalaise et a toujours volé de ses propres ailes en témoigne son esprit entreprenarial. A l'heure actuelle, Modibo DIOP et compagnie séjournent à la prison de REBEUSS. Nous espèrons que notre frère Papa Diallo sera lavé de tout soupçon et continuera d'être ce symbole de reussite dans l'honnêteté et le courage. A quand le jugement de l'ANOCI ( Karim Wade et Cie ), scandale financier du siècle au Sénégal ?

Qui est Papa Diallo ?

Je suis fils du département de Bakel précisément de la ville de Bakel. Je m’appelle Papa Diallo, je suis actuellement le Directeur Général du groupe Bêta Finance. J’ai fait des études en finances, je suis diplômé en ingénieurie financière, et titulaire d’un DESS Banque-Finance-Gestion des risques. J’ai fait des stages de formation à la salle des marchés du Crédit Lyonnais, et j’ai été ensuite recruté par la BNP pour intégrer sa filiale sénégalaise, la BICIS, pour développer les activités d’ingénieurie financière. J’ai regagné Ecobank comme risk-manager de sa filiale sénégalaise jusqu’en 2001, et en Mars 2001 j’ai quitté Ecobank pour créer ma propre structure.

Quelles missions avez-vous effectuées pour le Crédit Lyonnais et la BNP avant votre départ pour le Sénégal ?

Avant d’aller au Sénégal je faisais partie des meilleurs de ma promotion en France, ce qui fait que chaque année mes stages en banque ou en cabinets de conseil m’étaient en fait trouvés par mes professeurs, mais mon objectif principal restait d’aller valoriser ces compétences en Afrique où un grand potentiel. Le jour où je suis allé rendre ma carte de séjour à la police avant de rentrer la dame a d’ailleurs été réellement surprise ! (rires). J’ai commencé, orienté par mes professeurs, au Crédit Lyonnais, comme stagiaire pour renforcer mes compétences dans le domaine de la finance. Au bout de plus d’un an de stages de trois mois en trois mois, j’ai quitté le Crédit Lyonnais pour rejoindre la filiale dakaroise de la BNP, la BICIS, Banque International pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal. 

Quelles étaient vos missions au Sénégal ?

L’objectif en partant d’ici était d’initier et développer les activités d’ingénierie financière, je me suis rendu compte une fois sur place que la banque n’était pas préparée à ces mutations, bien qu’elle ait eu à gagner un marché très important avec la privatisation de la SONATEL. J’ai fait un mois dans cette banque avant d’intégrer un cabinet, CGF Finance, qui est devenu CGF Bourse, une société d’intermédiation et de gestion. C’était la période où la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières, la BRVM, était mise en place. J’ai travaillé à CGF Finance pour la création d’une société d’intermédiation, CGF Bourse. J’étais considéré un analyste-financier, mais j’ai travaillé de façon appronfondie jusqu’à l’obtention de l’agrément pour la création de CGF Bourse.

J’intervenais également à l’université de Dakar et à l’université Dakar-Bourguiba en analyse financière, gestion de portefeuille et finance internationale. J’ai participé à la mise en place du DESS de Finance de l’Université de Dakar. Je suis ensuite parti de CGF Bourse pour intégrer Ecobank à l’ouverture de cette dernière au Sénégal. J’étais le Risk-Manager, j’avais donc en charge la gestion des risques. J’ai participé au montage financier et au financement de grandes sociétés comme La Poste, la campagne agricole avec la SONACOS, la SAR Société Afrique de Rafinage, et j’ai participé à l’élaboration de plusieurs crédits syndiqués (la SIR Société Ivoirienne de Rafinage à Abidjan, des sociétés burkinabé et de toute l’Afrique de l’Ouest en général) ou de « risk-sharing » comme disent les anglos-saxons.

Qu’est-ce qui vous pousse ensuite à quitter Ecobank pour créer votre société de conseil ?

En Mars 2001 j’ai quitté Ecobank parce que je pensais pouvoir apporter une valeur ajoutée réelle dans le secteur de la formation, tout en continuant mes activités de conseil aux entreprises grâce à un ensemble de compétences capitalisées lors de mes passages dans les banques et dans les cabinets de conseil.

Au départ j’ai créé le cabinet de conseil, Bêta Finance, j’ai pu gagner quelques marchés en conseil, surtout en évaluation-rapprochement d’entreprises, j’ai par exemple assisté une filiale d’IBM, Afrique Business Machiness ABM, lors de certaines acquisitions qu’elle a effectuées au Mali, en Guinée et au Cap-Vert. C’est ma société qui a fait les valorisations, et le conseil en rapprochement. J’ai aussi aidé des sociétés comme PES, Soproka (des PME) en recherche de financement, en restructuration et en intermédiation, ainsi que l’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale et la Sénélec Société Nationale d’Electricité, soit dans la gestion et l’évaluation de la dette, la gestion de la trésorerie, les opérations de haut de bilan.

En même temps je faisais de la formation pour la plupart des entreprises, j’organisais des sessions de formation en interne, ou en regroupant plusieurs entreprises entre elles sous forme de séminaires. Je donnais également des cours d’ingénierie financière à l’Université de Dakar et au siège de la BCEAO.

C’est cette expertise qui vous pousse à vous spécialiser dans la formation ?

Effectivement, je mène des activités de conseil en même temps que des activités de formation.
J’ai créé l’Institut Supérieur de Finance, qui est une structure spécialisée dans la formation en finances publiques, finances d’entreprise, finances de marchés, et banque. Nous avons défini une stratégie de niche, et je me suis spécialisé en finance.

J’ai eu à signer des partenariats avec des universités françaises qui ont accepté de délocaliser leurs DESS en Banque-Finance ou Finance d’entreprise. Aujourd’hui nous avons des formations qui répondent aux normes européennes et qui sont également ouvertes à l’international. Nous reçevons des enseignants de Paris-Dauphine, de Paris XII, Paris XIII, de l’université d’Edimbourg, de l’Université d’Evry, etc…Nous avons quatre masters spécialisés en finances : un master en banque-finances-assurances avec l’Université Paris XIII, un master en ingénierie financière et finances d’entreprises avec les Universités de Paris XII et d’Evry, nous avons un master en finances et gestion publique, avec des enseignants de Dauphine, et nous avons un master en audit et contrôle de gestion avec l’Université de Paris XII.

Quels diplômes délivrez-vous, et quel est le profil moyen de vos élèves ?

90% de nos auditeurs sont des cadres financés par leur société ou qui bénéficient d’un crédit-étude que nous avons mis en place avec les banques. Nous avons également des étudiants sénégalais ayant passé leur Maîtrise en France, et qui rentrent au Sénégal passer mon diplôme.

Nos diplômes offrent une double-compétence, répondent aux normes internationales, sont des formations de type européenne, mais, étant effectuées en Afrique, elles tiennent compte des spécificités de notre environnement en matière juridique, fiscale.
A diplôme équivalent nous permettons aux entreprises de faire des économies pouvant aller jusqu’à 80% par rapport à une formation effectuée en France.

Nous délivrons également le DEGF, un diplôme pour les bacheliers, qui consiste en une formation de 3 ans en alternance : nous avons signé des conventions de stage avec des banques et des entreprises, qui permet aux étudiants d’être en entreprise le matin, et en cours l’après-midi.

Votre institut prépare un executive MBA?

Nous préparons un executive MBA pour cadres et dirigeants d’entreprises en partenariat avec l’ESLSCA. C’est un diplôme qui sera cosigné par cette Ecole, diplôme international respectant les normes du MBA. Nous offrons la possibilité à nos auditeurs, dans le cadre de ce MBA, de venir une semaine à Paris suivre deux sessions de formation, avec visite des grandes entreprises et des grandes banques. 30 places sont prévues, 10 par option, les options étant : management des organismes et entreprises publiques, management financier, gestion des PME-PMI.

Interview lu sur Grioo.com, Hervé Mbouguen

Lu par Samba KOITA dit EYO
 

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