
La Montagne Centrale, ce quartier de Bakel, situé entre Grimpalé au Sud et Ndiayega au Nord, a toujours occupé depuis l’installation des Français chez nous, bien avant les Indépendances une position principale dans leur dispositif sécuritaire.
Surplombant la capitale du Gadiaga et le fleuve Sénégal, tout en ayant un œil fraternel sur nos voisins de la Mauritanie, à l’Est, le quartier natal de monsieur Mamadou Konaté Directeur de l’école Boubacar Sidy Sakho ex-Diawara 1, est le plus historique du Sénégal : il abrite le Fort Faidherbe, actuelle Préfecture, la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC), le Pavillon René Caillé, la Tour Télégraphique complétement en ruine et le pont qui le sépare de Grimpalé. En plus de son caractère historique et touristique, la Montagne Centrale a connu des hommes prestigieux comme Seydou Cissokho ,Directeur de l’école Champs de Courses (Dakar) mais surtout militant engagé du PAI avant d’être le premier Secrétaire Général du PIT, son jeune frère Thierno Bocar Cissokho, Instituteur, grand homme de Culture, leur neveu Abdoulaye Cissokho Inspecteur de l’Education à Goudiry, Yougoukhassé Konaté Sénateur, les Colonels Bocar Camara, Dalla Ndiaye et Djiby Kanouté, Samba Diop seul Bakélois à être Préfet à Bakel, El Hadj Mody Ndiaye, Maire de la Commune, son fils Waly Ndiaye, Inspecteur de l’Education, Mamadou dit Dangala Diallo, Sociologue, son frère Ibrahima Diallo dit Demba Kâ premier Président du Conseil Départemental, de grands hommes et de grandes dames de culture tels que Bambo Sakho, Khambo Cissokho, Bantandiang Koité...

Aujourd’hui, celui qu’on vous présente est un homme à plusieurs casquettes : instituteur, Conseiller Municipal et agriculteur. Il s’appelle Mamadou Konaté.
Un heureux hasard nous a permis de le rencontrer dans les champs. Né d’une famille de paysans, il a commencé, très jeune (huit ans) à accompagner ses parents dans ces lieux de formations du caractère. Le virus de l’environnement ne l’a plus jamais abandonné. Après des études sans difficulté, le Baccalauréat en poche au Lycée Blaise Diagne, il s’inscrit à l’UCAD à la Faculté de lettres, dans son département d’Anglais pour en ressortir avec le DUEL 1 …
En 2000, il réussit au Concours du volontariat et fait sa formation à Bakel. Aroundou, son premier poste l’accueille pour quatre ans. Après deux ans de pratique seulement, il obtient son Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) avant
de diriger l’école de Ballou 2 durant onze ans. En 2015, il se retrouve à la tête de l’école Boubacar Sidy Sakho ex-Diawara 1.
La casquette qui nous intéresse chez cet enseignant particulier, c’est son côté paysan.

Dans l’immense champ qu’il exploite là-bas, à « Doundé » vers Kounghany, une verdure enivrante vous y accueille : couleur de tiges de maïs, de feuilles de patates et de haricot. En compagnie de ses enfants qu’il initie aux travaux de la terre, comme en classe, il devient le modèle, passant à la pratique avant de demander aux enfants de l’imiter.
La terre ne ment pas, a-t-on l’habitude de dire ! Elle est très généreuse et depuis la nuit des temps, elle a nourri nos ancêtres et continue de nous nourrir. Cela, monsieur Mamadou Konaté l’a bien compris en consacrant son temps « libre » aux travaux champêtres.
A tous les jeunes, à tous les adultes, hommes et femmes, nous avons des terres, nous avons assez d’eau, il ne reste plus que notre engagement pour nous autosuffire sur le plan alimentaire, dira monsieur Konaté. Certains ont bien compris les bienfaits de l’agriculture ! Pour les autres, pour les jeunes, surtout les conducteurs de Jakarta, qu’ils comprennent que l’on peut exploiter un lopin de terre et conduire aussi un taxi-Jakarta. Il suffit de s’organiser. Il n’y a pas de retraite pour ce genre de travail ! Dès maintenant, il faut se préparer.
En tout cas, monsieur Mamadou Konaté, Instituteur, Conseiller Municipal et Paysan ne regrette jamais son intérêt pour la terre de la joie et surtout des revenus conséquents.
Idrissa Diarra, bakelinfo.com