BAKELINFO.COM

La Voix du département de Bakel

Vote utilisateur: 5 / 5

Etoiles activesEtoiles activesEtoiles activesEtoiles activesEtoiles actives
 

Ecole2019


Ce matin, à son réveil, Diambéré Khoumba n’a pas pu retenir ses larmes. La pauvre dame a continué à sangloter durant une bonne partie de la matinée. Son époux Mocirédin ne comprend rien à cette nouvelle attitude de sa femme. Il a essayé mille et une manières de la calmer mais Diambéré verse toujours de chaudes larmes sur le bras venu l’assister.
Pour mesurer le degré de tristesse d’une maison, cherchez la cause auprès de la responsable de la famille, en l’occurrence la mère. Elle représente le miroir de la vie familiale. Elle est la porte d’entrée du bonheur ou de son contraire.
Les enfants, Mma Tokhora et Taata sont allés à l’école, l’aînée au Collège de Grimpallé et le cadet à l’école Ibrahima Malal Diaman Bathily (IMDB) sans prendre le petit déjeuner que leur maman avait pourtant l’habitude de préparer avant leur départ.

C’est le cœur lourd et le ventre vide qu’ils ont quitté leurs parents, très tristes de rejoindre leurs différents camarades de classe, eux, la plupart, avec un sourire radieux aux lèvres car ayant bien mangé.
Mocirédin n’a pas bougé d’un pouce. Emu par la particulière matinée vécue par Diambéré Khoumba, il est assis, inquiet mais calme près de la mère de ses enfants. Que doit-il d’ailleurs faire dans une situation aussi compliquée que celle-là ? Il se le demande !
<<-Diambéré Khoumba, dis-moi sérieusement ce qui t’a ébranlée pour que tu troubles la quiétude de toute ta famille ?
-Mon mari, Mocirédin, je vais te surprendre en t’apprenant que j’ai toujours été considérée comme une femme illettrée dont la place idéale n’est nulle part ailleurs qu’entre les fourneaux et les casseroles, mais sache que depuis hier soir, j’ai compris (après un profond sommeil) que nous les femmes avons un rôle important à jouer pour transformer notre société dans le bon sens. Tout dépendra de notre volonté, de notre abnégation.
L’éducation minutieusement tissée  par nos parents avec l’esprit et le cœur s’envole comme feuille sèche au vent. Le monde devient de jour en jour plus violent. Et pourtant, les gens se sentent plus civilisés qu’autrefois, plus instruits que les anciens, plus équipés qu’eux !
Regarde autour de toi, à côté, loin ou là-bas au bout du monde, la paix semble fuir les cœurs. Tous les jours, de nouvelles armes sont inventées, des méthodes sophistiquées sont créées pour tuer, nous anéantir. Au Sénégal, les nuits ne sont plus calmes. Elles ne permettent plus aux honnêtes citoyens de dormir sur leurs deux oreilles après les rudes travaux des jours. Les agressions, les braquages n’étonnent plus. Les tonnes de chanvre indien, de cannabis, saisis, les produits impropres à la consommation incinérés, les preuves, chaque jour plus choquantes, les unes après les autres de manque de civisme démontrent que le monde est sur la pente glissante qui conduit vers la destruction rapide de l’humanité.
En tant que mère de famille, j’ai peur pour mes enfants (sans aucun égoïsme), pour tous les enfants du monde. 
-Diambéré Khoumba, tu as l’habitude de dire que je me sous-estime, que je ne prends pas réellement en compte mes capacités. Eh bien ! Je te renvoie la balle aujourd’hui.  Tu as bien analysé la situation actuelle de notre monde et cerné tous les contours du problème. Sans nous éloigner de chez nous, des  agressions secouent régulièrement la sérénité de paisibles populations de notre département avec des attaques armées de banques, de bureaux de poste causant des morts de jeunes hommes. Les frontières (poreuses), au lieu de servir de cordon, de lien entre des peuples unis historiquement par  la même culture, les divisent et font d’eux  des hommes et des femmes plus portés vers l’Occident que la fraternité qui doit les rattacher. C’est difficile à comprendre, mais Diambéré Khoumba, essuie tes larmes, l’ECOLE NOUVELLE, celle de nos anciens « dépoussiérée », lavée de toutes ses impuretés, sauvera le monde. Pour cela, la jeunesse, la relève doit prendre toutes ses responsabilités pour la transformation du monde qui  appartient à tous les peuples. Comme le disait si bien le Capitaine Thomas Sankara : « UNIS NOUS VAINCRONS »
-Merci, mon mari de m’avoir consolée et ramenée  sur la terre ferme car je « planais. >>
L’avenir du monde est entre les mains des JEUNES. Qu’ils soient donc responsables.
Idrissa Diarra   

Chroniques du Mardi

Religion

Actu. locale

Portraits