Mmatokhora revient de son collège, son sac au dos, l’air un peu triste. Aujourd’hui, lundi 20 Novembre, l’enfant est à l’honneur ! Cette journée lui est consacrée, surtout pour ses droits.
Pensive, elle dépose son sac sur la natte et se pose bruyamment sur un banc. Ce geste d’énervement, loin d’irriter Mocirédin son père, rend l’homme plus proche de sa fille. Il se demande, ce qui peut troubler son enfant, au cours de ses tous premiers mois de collège, de la classe de sixième ?
<<-Ma fille, homonyme de ma mère, mon enfant, qu’est-ce qui te bouleverse tant au point de m’effrayer ? Es-tu malade ou as-tu eu une altercation avec un autre élève, un professeur ?
-Mpaba (mon père : en Soninké), tu connais bien ta fille ! Comme mon homonyme ta mère, je ne veux fâcher personne. Je suis pacifique. Certains m’appellent même la pacifiste.
-A te regarder, Mma, je sais quand même qu’il y a quelque qui te tracasse, insiste Mocirédin.
-Mpaba, ce lundi, 20 Novembre, dans plusieurs pays du monde, l’Enfance est célébrée. Cependant c’est en 1954 que la Journée Mondiale de l’Enfance a été créée. Désormais, le 20 Novembre de chaque année, elle est célébrée pour promouvoir le respect et le droit des enfants.
Depuis 1989, date de l’adoption de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, sur recommandation des Nations Unies avec le soutien de l’UNICEF qui reconnait les droits fondamentaux des enfants de plus en plus de pays fêtent ce jour.
Malgré la disparité des dates dans cette célébration, les enfants commencent à être considérés. Si au Sénégal, en France, au Canada et dans la majorité des pays, le 20 Novembre célèbre les enfants, dans d’autres parties du monde des dates sont choisies en fonction de plusieurs critères.
- En Belgique, 25 Mai
- En Turquie, 23 Avril
- Au Portugal, 1er Juin
- Au Brésil, 12 Avril
-Tu es vraiment renseignée ma fille ! Cependant, il faut que tout le monde comprenne qu’un enfant est un trésor, un don de DIEU. Il n’a pas demandé à naître, à venir sur cette terre pour souffrir ! Au Mali, en Colombie, en Italie, en Libye, aux Etats Unis, au Sénégal comme partout dans le monde, l’homme doit prendre soin de cette créature en devenir, cet espoir de l’humanité, ce futur dirigeant de la terre. Qu’il soit Noir, Blanc, Jaune ou Rouge, un enfant est un enfant ! Il doit être protégé.
-Justement, Mpaba, à propos de protection, j’ai appris que là-bas en Libye, des jeunes, par milliers, séjournent dans ce pays. Terre de transition, ils y étaient pour confier leur désarroi, mais surtout leur espoir à la mer, à la Méditerranée afin de se retrouver de l’autre côté, en Europe. Des hommes cupides, rongés puis attirés par l’appât du gain, profitent de
l’innocence de ces malheureux jeunes pour les exploiter, les vendre comme des bêtes de somme. Mpaba, l’Europe est complice de ce retour à l’esclavage, sous sa pire forme : les Noirs vendant des Noirs.
-Non, ma fille, l’Europe n’est pas complice. Elle n’est pas du tout complice ! Au contraire, elle est la cause de cette situation. L’Afrique n’est que CONSEQUENCE ! Autrefois, la Lybie était un El Dora do. Les Libyens, comme de grands princes, vivaient dans l’opulence. Sans rien débourser, ils avaient tout ce dont ils avaient besoin, grâce à l’or noir, le pétrole. Les autres nationalités s’y plaisaient tellement qu’elles y restaient, bien que l’intention première de la majorité d’entre elles, était de transiter par ce paradis terrestre (à l’époque) créé par KHADAFI, pour rejoindre l’Europe.
KHADAFI est mort, tué par les ennemis de l’Afrique, ceux qui ne veulent pas d’une AFRIQUE DEVELOPPEE, d’une AFRIQUE mûrie par ses guerres civiles qui l’ont décimée, d’une AFRIQUE qui pleure encore et toujours ses valeureux fils comme CHEIKH ANTA DIOP, THOMAS SANKARA, AMILCAR CABRAL...Cette Libye que KHADAFI a tant aimée, ayant perdu de sa superbe, devient un repaire de malfaiteurs, de coupeurs de grands chemins (vers l’Europe), de terroristes, de coureurs de gains faciles. La Libye, l’AFRIQUE et les Africains ont-ils voulu de cette situation ? QUE NON ! Maintenant que leur horizon est devenu NOIR, plus NOIR que la couleur de leur peau, que reste-t-il comme solution ?
TRAVERSER LA MEDITERRANEE ET ENVAHIR LES TERRES DE CEUX QUI ONT BROYE LEUR ESPOIR DE VIVRE.
-Mpaba, je te trouve dur avec l’Occident ! Ne faudrait-il pas plutôt, plus de sensibilisation auprès de nos gouvernants, de nos élus et surtout des populations pour que les premiers pratiquent des politiques capables de retenir les hommes et les femmes, les jeunes surtout dans leur terroir. Pour les dernières citées, qu’elles s’engagent à rester dans leur pays, en Afrique, pour exploiter les potentialités énormes dont regorgent notre sol et notre sous-sol, objets de tant de convoitises !
-Je ne sais pas ce que tu deviendras demain, ma chère fille, mais tu me rassures Mmatokhora !
Idrissa Diarra, bakelinfo.com
