Durant un mois, (du 14 Juin au 15 Juillet 2018) le monde entier ne parlera que de football ! Les cinq continents représentés par leurs équipes se reconnaissent à chacune de leur sortie par leur drapeau, leurs couleurs. En Russie, comme partout, dans les coins les plus reculés, l’on chante et l’on danse aux rythmes du pays. L’ambiance monte crescendo au fil des matchs et selon l’ascendance du lieu où l’on se trouve.
Le pays représenté devient un et indivisible ! Les partis politiques les plus « ennemis » enterrent la hache de guerre. Les leaders, au nom de la patrie renouent le dialogue. Autour de l’Equipe Nationale de Football, du Président de la République qui a fait le déplacement jusqu’au pays de Vladimir Ilitch Lénine, de Nikita Sergueievitch Khrouchtchev, de Vladimir Vladimirovitch Poutine, de Lev Yachine, pour « supporter » les Lions de la Téranga, au sénégalais lambda, tous les cœurs battent pour le même objectif : la victoire des joueurs de CHEZ NOUS.
Cette présence à un si haut niveau, en Russie, a dopé les Rois de la brousse et de la forêt pour venir à bout d’une équipe Polonaise méconnaissable : 2 buts à 1.
Mon pays, le Sénégal, a renoué avec les fêtes d’après-match de 2002, envahissant les rues, montrant sa joie, ne vivant et ne pensant que football.
Mocirédin ne s’était jamais imaginé que ce football qu’il pratiquait quand ses camarades venaient en vacances, pouvait permettre à des hommes et même à des filles de brasser, non plus des millions mais des milliards, pendant des années (jusqu’à 30 ans d’âge au moins).
Puisqu’il n’a jamais franchi les portes d’une école française pour y étudier, Mocirédin se dit qu’il a perdu une opportunité de devenir, au moins millionnaire, en tapant, matin et soir, lorsqu’il était plus jeune, ce cuir rond, pendant que les Gaoussou Bambo, Ablaye Bathily, Ndirissa Sidy, les Karim Sylla et Kébé , les enfants du vieux Aly le cheminot, les Couro Ganthiry, les Kader, SAS, Dieydi sy, Ablaye Foussénou Diokhé, Doudou Mariame Sinthiou Mandé, Lassana Cissokho, Nouhoum Thiaka Diop, Papa Khoumba Bathily….se cassaient la tête sur les bancs, dans les salles de classes. Avec le temps libre dont il disposait, il serait devenu (qui sait ?) aussi talentueux que Tostao, Pelé, Bocandé, Sadio Mané et serait convoité par les grands clubs Européens ou Arabes qui casseront leur tirelire pour obtenir ses services !
Maintenant, il est trop tard. A son âge, quinquagénaire, ses jambes ne lui permettront plus de gambader, de s’époumoner, de courir comme un gamin derrière une balle. Tout son espoir, de nos jours, ne reposent que sur son garçon de dix ans, Taata.
Malheureusement, cet enfant n’aime pas le football. Contrairement à son père, il est bien apprécié par son maître de CM1, monsieur Kimintang Kamara à l’école de Guidimpallé.
Ce dont il rêve actuellement, c’est que sa fille aînée Mma Tokhora accomplisse son rêve de devenir Sage-femme pour adoucir ses vieux jours.
Dur, dur d’être analphabète et sans métier ! Il faut qu’on exige que l’enseignement technique et la formation professionnelle soient la priorité de nos états. Dans les écoles élémentaires, rurales comme urbaines, qu’on commence déjà à initier nos enfants, d’une manière plus pointue à l’agriculture, à la pêche, à la menuiserie, à la maçonnerie…
Que les écoles de football couvrent au moins chaque département afin que l’égalité de chance, la démocratie dont on parle tant soient effectives.
Partout, sur tous les terrains vagues de notre pays, des garçons et des filles jouent au football. Parmi eux, il y a de réels talents ! Il faut les découvrir et leur donner la chance des Idrissa Gana Guèye, Sadio Mané, Mbaye Niang, Keita Baldé, Abdoulaye Diallo et autres Kara Mbodj, Kalidou Koulibaly.
Ce qui est sûr et même certain, nous n’entendrons plus parler de « BARSA OU BARSAKH ». Dans la tête de ces gamins, à défaut de diplômes, ils rêveront des devises qui entreront dans notre pays grâce à la sueur de leur front, perlée sur les gazons européens !
Dans nos écoles ne négligeons plus l’Education Physique, le Sport et la Musique !
Ce qu’il faut par contre bannir c’est « la Politique Politicienne » qui ne crée que des arrivistes, des chacals, des paresseux, qui ne travaillent donc pas, ayant comme métier la politique, passant leur vie à « transhumer », à chanter les louanges des uns et des autres pour avoir leur faveur !
Méfions-nous de cette race d’hommes.
Alors mesdames et messieurs, cherchons un ballon. Qu’il soit rond, ovale ou orange et jouons ! Cela ne suffit pas. Prenons des micros en entraînant nos voix. Les instruments de musique aussi sont nombreux. Exerçons-nous à les jouer. Demain n’est plus loin ! Ils peuvent nous valoir des sources de ressources.
Idrissa Diarra, bakelinfo.com
