Depuis qu’il a vidé son << sac >>, Mocirédin se sent libéré ; en tout cas, libre de penser, de s’exprimer à haute et intelligible voix, de marcher sans peur, même s’il ne bombe pas la poitrine, de regarder les yeux dans les yeux, tous ceux qu’il croise.
Rien ne l’arrêtera plus, lui Mocirédin ! Plus rien ! Bonjour les événements ! Il ne les subira plus ! Au contraire, il va se transformer en artisan : il va les créer !
Cependant, Mocirédin est inquiet. De plus en plus inquiet ! Le monde, notre monde l’étonne de jour en jour.
Plus jeune, il entendait parler des deux guerres mondiales (14-18 et 39-45), même si les médias n’étaient pas si développés. C’est rarement que notre planète était secouée par des atrocités. Sans être pacifiques, les hommes se toléraient. Il n’y avait pas autant de morts par accidents de trains, d’automobiles, craches d’avions, attentats terroristes, furies de la nature avec des inondations, des irruptions volcaniques….Mocirédin pense à l’avenir : de grosses larmes perlent sur sa poitrine qui se soulève et s’abaisse au rythme de son émotivité.
Et Mocirédin se rappelle ; il se rappelle ce que lui disait Kissima Dougoufana :
<< -Quand la case de ton voisin brûle, n’attends pas qu’on crie au feu pour voler au secours du sinistré ! Cherche de l’eau et rends-toi utile ! >>
Les exemples pris un peu partout sur cette terre que nos ancêtres nous ont léguée nous incitent à faire preuve de beaucoup plus de réflexions, d’introspection. Il nous faut aussi scruter le futur malgré nos yeux éteints, aveuglés par les biens de ce bas-monde !
Rien que pour cette semaine, près de huit mille (8000) migrants clandestins sont arrivés par voie maritime en Europe dans des embarcations de fortune.
Les guerres en Syrie, en Afghanistan, le coup de force manqué des militaires en Turquie avec des centaines d’arrestations, les rebellions en Afrique, les barbaries des tueurs en France, aux USA, le racisme qui se développe de plus en plus, la corruption qui s’étale partout, n’est-ce pas là une bonne raison d’arrêter ces massacres physiques et moraux puis unir nos forces, toutes nos énergies pour faire face à la nature que nous avons dégradée. Elle ne se tue pas. Elle meurt du fait de l’homme, de cet homme malhonnête et inconscient qui déboise nos forêts. Elle se meurt à cause des mines, plongées sous le sol pour extraire de l’or, du cuivre, du diamant, ou dans les eaux pour pêcher plus de poissons.
La nature n’est pas encre morte ! Elle ne fait que dormir ! Sa mort entraîne la nôtre. Sauvons-la, protégeons nos vies, sauvegardons l’environnement .Il y va de notre survie !
Idrissa Diarra,bakelinfo.com
