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La Voix du département de Bakel

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       1AidElFitr2017
Le temps passe si vite que Mocirédin ne s’en rend même  pas compte ! Déjà une année, c’est-à-dire douze (12) mois ou encore trois cent soixante-cinq (365) jours, huit mille sept cents (8700) heures, trente et un millions cinq cent trente-six mille  (31 536 000) secondes ! Quelle durée ! Et pourtant pour l’époux de Diambéré Khoumba, c’est comme si c’était hier, tellement ce temps lui semble si court.

<<-Mon DIEU, j’ai donc une année de plus à ajouter sur mon âge, pense Mocirédin. Chaque jour qui passe ne reviendra plus ; c’est un jour non pas perdu qui m’éloigne de mon enfance, de mon jour de naissance mais un moment qui me rapproche, imperturbable vers un jour qui effraie tous les vivants, celui de la mort.
ALLAHOU AKBAR ! L’homme est vraiment un être incroyable : une fois sur terre, il se croit immortel, quelqu’un qui n’est pas en transit mais venu pour de bon, vivre sans jamais penser que sa vie aura une fin. Il refuse de réfléchir, de se dire que le Prophète Mohamed (PSL) n’est plus, donc aucun être ne sera éternel. Il ne veut pas se rappeler que son père, son grand père, ses aïeux ont vécu et ne sont plus de ce monde. L’enfer, c’est pour les autres.
-Mon mari, je te laisse dans tes pensées. Je vais faire quelques emplettes au marché central  pour les enfants avant la fête de la Tabaski, murmure Diambéré Khoumba, coquettement habillée.
-Où as-tu trouvé de l’argent pour faire des achats ? Depuis quand es-tu devenue « fonctionnaire » demande Mocirédin tout heureux de voir sa femme dans cette tenue traditionnelle qui lui va si bien et qui laisse éclater sous le soleil bakélois toute  sa « Soninkité »?
- ALHAMDOULILAH ! Je n’ai pas besoin d’être « fonctionnaire » quand ta nièce Fanta Aminta s’occupe bien de nous. Elle m’a remis assez d’argent pour m’habiller et égayer les enfants aussi par la même occasion. Elle est exemplaire cette dame.
-Mais, elle ne m’a rien dit ! Elle exagère. C’est elle qui m’a déjà donné le bélier que j’avais amené avant-hier pour « ma » Tabaski. Trop, c’est trop !
-Au lieu de te fâcher, prie plutôt pour elle afin que le bon DIEU lui prête longue vie et lui donne assez de moyens pour qu’elle puisse toujours venir en aide aux autres.
-DIEU récompensera toutes ses bonnes actions. Elle a un cœur d’ange, cette enfant! Ce qui me fait mal, Diambéré Khoumba, (pour parler d’autre chose), ce sont les fêtes séparées, la division dans  la célébration encore et toujours de la Tabaski au Sénégal.
-Les Sénégalais sont maintenant habitués à cette situation embarrassante, mon mari : à chaque année, ses deux « Korité » et ses deux  et même parfois trois « Tabaski ». Dans un pays voisin, pourtant pas plus musulman que le nôtre, les Autorités ont exigé que tous prient en même temps. Cette harmonie dans l’organisation des événements religieux diminue la durée des fêtes et permet au pays d’économiser et même de renflouer ses caisses : le travail, au lieu du farniente n’est-il pas source de développement?
-En tout cas, dans tous les sermons des Imams lors de la prière de la Tabaski, le  Dimanche 11 comme  le lundi 12 Août 2019, deux thèmes s’invitent dans notre pays, exigeant qu’ils soient pris en charge car faisant l’actualité :
.la division  dans la célébration des fêtes religieuses.
.les pluies tardives (ou absentes dans certaines zones) pour  cette année.
A ces deux thèmes, l’on peut ajouter d’autres non moins importants comme la recrudescence du grand banditisme avec les attaques répétées des Bureaux de Poste et les nombreux accidents sur nos routes.
MAME SERIGNE ABDOUL AZIZ SY DABAKH, cet incomparable homme de DIEU, ce Régulateur social hors pair,  manque au pays. Il était, de son vivant, celui qui voyait loin. Grand rassembleur, ses paroles de sagesse avaient une extrême considération aussi bien pour les musulmans que pour les catholiques.   

                                                                                                                                                                                                                                        
 -Sur les quinze millions de sénégalais, les 95% de musulmans vivent harmonieusement bien avec les 5% répartis entre les autres religions dont les catholiques. Le dialogue islamo-chrétien, l’unité dans les différentes familles religieuses musulmanes sont autant de terrains sur lesquels MAME ABDOU DABAKH s’engageait avec bonheur.
-Dans les mosquées, ajoute Mocirédin, nos Imams parleront de la célébration séparée, de la division anormale de nos fêtes religieuses musulmanes. Il va falloir se retrouver entre musulmans, trouver un terrain d’entente afin que les fidèles sachent exactement quel est le bon jour de fête. A quoi servent donc les différentes Commissions chargées d’indiquer aux musulmans les bonnes dates ? MAME ABDOU DABAKH avait le don de réunir les hommes, quelles que soient leurs croyances. Ses appels pour des prières, prières pour que le ciel délivre son eau et la répande sur terre, sonnent tellement vrai qu’ils sont la plupart du temps, suivis de pluies au grand bonheur des populations. Quand le pays s’engage  dans une impasse créée très souvent par les politiciens, sa voix s’élève encore et toujours rassurante pour orienter le Sénégal vers la bonne voie, celle de la PAIX.  Son <<Tape lène khole yi >> devenu légendaire pour inciter les Sénégalais à la culture de la PAIX est toujours d’actualité. Au-delà des élus (Président de la République, Députés, Présidents de Conseil Départemental, Maires), les populations doivent, sans exception aucune, accepter de vivre ensemble dans la PAIX, chacun respectant son prochain. Partager les biens communs entre tous, dans la transparence. Trouver des emplois pour les jeunes et les femmes.
Cette période difficile (manque de pluies, division dans la  célébration de la Tabaski, mésentente de la classe politique, banditisme en hausse,  accidents mortels sur les routes) que le pays traverse est une occasion de rendre hommage à cet érudit qui manquera à jamais à ce pays qu’il a aimé. Toute la Ummah islamique se souviendra toujours de MAME SERIGNE ABDOUL AZIZ SY DABAKH.
-Mocirédin, je ne veux pas trouver le marché envahi par des centaines d’acheteurs. De toutes les manières, pour moi Diambéré Khoumba, tu es mon Président de la République. A toi et à tout le pays, je dis : « KHA KE BIRE WAGA. WAGA  DO SINO GABO » ! Ce sont des souhaits de bonne année en Soninké. >>
Idrissa Diarra

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