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Chronique 19Mai20 1
    
Le Président de la République du Sénégal, son Excellence monsieur Macky Sall, a pris des mesures importantes ce lundi 11 mai 2020 à 20 heures allant dans l’assouplissement de l’Etat d’urgence dans notre pays, à travers un message. Diversement interprétées, ces mesures ont fait la Une des journaux : les sénégalais, comme à leur habitude, n’ont pas dérogé à la règle, s’exprimant sur le sujet, librement, sans langue de bois, faisant semblant d’ignorer les avis des autres, chacun se considérant seul détenteur de la VERITE, unique expert devant DIEU.


A l’occasion, chacun est Président de la République, Ministre de la Santé, Ministre de l’Education Nationale, médecin, parent d’élèves, enseignant, syndicaliste, représentant d’ONG… Les idées, des plus géniales aux plus saugrenues sont sorties par des hommes et des femmes se disant soucieux de la santé des populations.
Mocirédin est chez lui, avec sa famille. Il applique autant que possible les recommandations des autorités du Ministère de la Santé. Il veut se protéger et mettre à l’abri toute sa famille contre tous les dangers, toutes les maladies. Il ne fait que 20 heures 30 minutes. De sa demeure, le mari de Diambéré Khoumba sent les rues déjà désertes à cause du couvre-feu. Les Bakélois commencent maintenant à s’habituer à cette nouvelle situation. La présence dissuasive du service d’ordre en est pour quelque chose !
Pendant que Mma Tokhora aide sa mère dans la cuisine, son frère Taata, pour une fois, ouvre enfin un livre à côté de son père, sous la lumière « triste » de la lampe placée là pour éclairer la cour. Le CORONAVIRUS a vraiment changé les comportements des gens. Désormais, dès que le couvre-feu s’installe, un silence tout nouveau couvre la ville comme par magie. Les chiens n’aboient que tard dans la nuit, quand ils sentent des présences indésirables. Les coqs attendent l’aube pour réveiller les dormeurs d’une longue nuit. Les ânes, peut-être fatigués par les durs travaux de la journée gardent un calme inhabituel. Même les moutons et les chèvres, dans les enclos, se regardent silencieusement.
<<-Mon mari, le dîner est prêt. Dois-je le servir maintenant, demande Diambéré Khoumba ?
-Oui, avant que les enfants ne dorment, répond le mari !
-Maman, pourquoi dîner si tôt, intervient Taata. Nous devons, à partir de maintenant, cohabiter avec le CORONAVIRUS. Puisqu’il ne veut pas nous quitter, obligeons-nous à vivre avec lui. Il peut nous accompagner jusqu’en septembre, octobre, novembre ou même décembre, dit-on. Autant essayer de le mieux connaître, de savoir ses points forts et surtout les plus faibles pour le combattre, le bouter hors de chez nous.
-Taata, qui t’a dit que la pandémie du COVID-19 va avoir cette durée, lance très surpris Mocirédin ?
-C’est le Président de la République, lui-même qui l’a dit, le 11 mai 2020 ! Ne devons-nous pas alors changer nos manières de faire et nous adapter à la situation présente, ajoute Taata ?
-En tout cas, moi Diambéré Khoumba, avec cet « assouplissement », j’ai peur, peur que le COVID-19 ne prenne de l’ampleur à cause de l’insouciance, de l’inconscience, à la limite, de la folie des hommes et des femmes de mon pays. Il faut que chacun, en ce qui le concerne, prenne ses responsabilités en appliquant les PRECAUTIONS-BARRIERES de base comme le port du masque de protection, le lavage régulier des mains avec de l’eau et du savon ou l’utilisation d’un gel hydroalcoolique, tousser dans le pli du coude ou dans un mouchoir à jeter à la poubelle, respecter la distanciation sociale, éviter de se serrer les mains. Ce qui me paraît, non pas impossible, mais très difficile à appliquer chez nous.
-Diambéré Khoumba, « assouplissement » ne signifie pas « assoupissement ». Au contraire, par ce terme, l’on veut réveiller les gens, les pousser à ouvrir grandement les yeux et les oreilles afin de respecter les consignes simples mais vitales, seules capables de les sauver. Chez nous, dans nos foyers, partout dans les rues, nous devons continuer à sensibiliser sans relâche nos enfants, nos épouses, nos frères et sœurs, le Sénégalais lambda rencontré, poursuit Mocirédin. Tant que le pic n’est pas atteint et que le virage vers la descente ne s’amorce pas, nous devons tous être vigilants. Nous avons notre destin entre nos mains.
-Papa, ose intervenir Mma Tokhora, le problème se trouve du côté des écoles avec l’hivernage qui s’approche à grands pas (pour certaines régions). Il y a plus de six mille abris provisoires, des écoles sans toilettes, sans électricité, avec des effectifs pléthoriques et des villages difficiles à atteindre… Comme maman, j’ai peur ! Les agents chargés de la sécurité des Sénégalais doivent continuer d’être plus regardants et plus « durs » avec ceux qui enfreindront les règles établies pour le bien de tous
--Mes enfants, ma chère épouse Diambéré Khoumba, ma famille en qui je tiens mieux que la prunelle de mes yeux, l’assouplissement concerne aussi, (heureusement) l’ouverture des lieux de culte : les mosquées et les églises. Les fidèles, tout en respectant les mesures-barrières, s’adresseront au TOUT PUISSANT, à DIEU, le MISERICORDIEUX, pour prier, LUI demander de nous pardonner nos péchés, de nous débarrasser de cette cruelle pandémie qu’est le COVID-19.
Tu peux servir le dîner Diambéré Khoumba. Nous avons assez parlé. Bon appétit ! >>


Idrissa Diarra, bakelinfo.com



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