
Le long hivernage, plaisir pour certains, dans le monde rural, catastrophe pour d’autres, en milieu urbain, ne cesse d’alimenter les conversations dans les foyers, les grand-places de plus en plus abandonnées et dans les rues qui gardent toujours leur animation, leur désir de résister aux nouveaux modes de vie imposés par la COVID-19.
L’importance de l’eau n’a plus besoin d’être chantée. Partout, elle est vénérée. Parce qu’elle se raréfie dans certaines zones, elle devient même introuvable dans d’autres, créant la transhumance vers les endroits plus bénéfiques à l’épanouissement des hommes et des animaux.
La pluie continue de mouiller le sol, d’inonder les espaces, de faire la joie ou la tristesse des êtres vivants !
L’interprétation de sa présence, au cours de cette année de pandémie de la COVID-19, bien qu’annoncée « officieusement ou officiellement » par les Saltigués et les services météorologiques, n’a apparemment pas ébranlé beaucoup de personnes.
Mocirédin, au beau milieu de sa famille, sous le hangar qu’il a construit de ses propres mains en début de saison, fixe du regard chaque membre avec une attention particulière, en s’interrogeant sur la situation du monde, ce monde envahi par un virus très démocrate, jouant dans l’indifférence, ignorant les positions sociales, « attaquant » n’importe qui, n’importe où, n’importe quand !
La dernière preuve irréfutable de sa neutralité, de l’impartialité de ce virus est que le Président d’un pays aussi puissant que les Etats Unis, Donald Trump et le footballeur international Sénégalais, grande star mondiale Sadio Mané de Liverpool sont testés positifs au cours de la semaine dernière tandis qu’un SDF, pauvre hère, anonyme, est trouvé mort, quelque part, dans la rue, sans compter les inconnus « furtivement enterrés » car n’ayant aucune indication, aucune identification possible les concernant. Tout cela montre que la pandémie de la COVID-19 est à prendre au sérieux, à respecter autant que le SIDA, EBOLA ou le PALUDISME, même si elle n’a pas atteint, pour le moment leur envergure.
Cette belle leçon que la COVID-19 administre aux hommes de tous les continents, sans tenir compte de leurs races, de leurs couleurs, de leurs religions, de leur sexe, de leurs tailles, de leurs poids, de leur rang social…doit réveiller chaque être vivant de cette terre, éveiller les consciences puis orienter tous les hommes pour qu’ils aient un pareil regard pour les autres !
NOUS SOMMES TOUS EGAUX DEVANT DIEU ET DEVANT LA LOI !
Pourquoi donc cette fatuité, cette vantardise, cette vanité, cette non-considération pour les autres, ce complexe de supériorité, cette façon d’agir comme si l’on était éternel, ce dédain ?
Dans les moments de douleur (malheureusement vite oubliés), DIEU est toujours présent dans les esprits car les prières, en ces instants-là ne manquent pas ; mais dès que la bonne santé est recouvrée, les croyances disparaissent : les prières étaient adressées, à flots, à qui de droit, en l’occurrence l’Omniprésent, l’Omniscient, l’Omnipotent pour espérer son intervention divine !
Au théâtre, il n’y a pas de mauvais rôles, mais de mauvais acteurs. Chaque personne, sur cette terre, passage pour un moment et non pour l’éternité, doit faire une présentation correcte de ce qu’il doit jouer, sans tricher. Ce sont les relations avec les autres personnages qui transforment, rendent meilleurs, plus humains, aptes à faire valoir ce qu’il y a de bon, caché au fond de l’être.
La nature toujours généreuse, création du bon DIEU, appartenance communautaire, symbole de l’équité, enseigne aux hommes, chaque jour qui passe, le sens de la justice, de la justesse des idées, du juste équilibre entre eux. Cependant l’entêtement des uns et l’ignorance des autres ne facilitent pas la compréhension de l’équilibre social et du respect mutuel nécessaires pour une stabilisation incontournable vers la paix, c’est-à-dire un lien d’égal à égal entre les hommes, égalité qui fera le bonheur de l’humanité.
En fin de compte, nous nous mettons au garde-à-vous, en saluant avec beaucoup de respect la COVID-19 pour sa leçon magistrale partagée « efficacement » entre tous les hommes, posant le doigt ou la « patte » (en pensant au virus) sur la plaie créée par l’esprit humain, la différence entre les personnes. La cicatrice, seule trace visible, souvenir d’une blessure invisible à l’œil nu, conduira les hommes à se « reconsidérer », à voir les autres autant qu’eux !
Idrissa Diarra