Pour notre survie, nous devons bien prendre soin de notre environnement qui se dégrade malheureusement de jour en jour.
Sur le thème : « EXPLOITATION RESPONSABLE DES RESSOURCES NATURELLES », XEERI KILLE, l’Association du Président Al Ousseynou Cissokho, a réuni dans la Salle de Conférence de la Mairie de Bakel, ce samedi 29 Février 2020, une trentaine de participants : des jeunes (garçons et filles), des femmes de Groupements Féminins, des ONG, des Projets-programmes, des Services Techniques et un Représentant de l’OMVS.
Après l’ouverture de la cérémonie par monsieur Doudou Diop, deuxième Adjoint au Maire de Bakel, le premier sous-thème a d’abord été traité par monsieur Attaher Ag Mohamed du département Environnement de l’OMVS puis par monsieur Mamadou Fadé de l’ARD :
« L’ORPAILLAGE TRADITIONNEL ET L’UTILISATION DES PRODUITS TOXIQUES : QUELS IMPACTS OU RISQUES SUR L’ENVIRONNEMENT NOTAMMENT SUR LES RESSOURCES EN EAUX DU BASSIN DU FLEUVE SENEGAL ET SES RIVERAINS. »
Après les brillants exposés des deux spécialistes de l’environnement, plus de dix participants ont pris la parole, soit pour faire des contributions, soit pour des questions de clarifications.
C’est ainsi que monsieur Moustapha Kâ, Coordonnateur du GRDR Matam/Bakel s’est réjoui du choix du thème. Il s’est ensuite inquiété tout en s’alarmant sur le problème de l’orpaillage. Avoir le droit de vivre ne donne pas le droit de tuer les autres, dira-t-il. » Ce que l’on gagne aujourd’hui vaut-il ce que l’on perd et perdra toujours, s’interrogera-t-il » ? Il a ensuite demandé aux Collectivités Territoriales et aux Organisations de la Société Civile de bien jouer leur rôle.
Le deuxième intervenant monsieur Sada Cissokho voudrait que les responsabilités soient situées pour une bonne sécurisation des populations et leur prise en charge sanitaire.
Pour monsieur Issa Bâ, l’or seulement n’existe pas comme ressource minière. Il faut parler aussi de l’exploitation du fer, du marbre, du manganèse…
Monsieur Hamadou Diallo du GIE/Gassambilakhé et madame Marie Camara Présidente des Groupements Féminins, par ailleurs Badiène Gokh ont parlé de l’exploitation des terres et la transformation des produits agricoles, en insistant sur l’importance de l’eau tout en interpelant l’Etat. Ils se sont étonnés [P1] de la grande quantité d’or qui circule dans la zone aurifère mais en même temps de la persistance de la misère.
Quant au Président de l’Association XEERI KILLE, monsieur Al Ousseynou Cissokho, il a attiré l’attention des participants sur le danger des déchets, en demandant qu’on y accentue la sensibilisation pour une meilleure prise de conscience des populations. Il a ensuite touché le problème du changement climatique.
Ameth Traoré, Abdourahmane Bâ (CDJ), Demba Sall et Abdoulaye Diallo de l’IEF ont encouragé XEERI KILLE, en faisant appel aux ONG pour qu’elles épaulent cette association qui lutte dans le Département pour son développement en l’aidant à planifier en fonction des douze communes.
En réponses aux nombreuses et différentes interrogations pertinentes des participants, monsieur Mamadou Fadé a parlé de la Marche Citoyenne de Kidira autorisée (100 villages) pour protester contre l’orpaillage, du Ministère des Mines avec Canada 21 et Enda Lead, du Forum départemental sur la qualité de l’eau, de l’action régionale sur la sécurité en terminant par les défis : comment mettre en synergie toutes les interventions des ONG et des Associations, au Mali et au Sénégal pour lutter contre les dangers réels, car il ne s’agit pas seulement de l’orpaillage, il y a aussi l’exploitation du marbre à Ouro Himadou et du manganèse à Toumboura. Et les conséquences ?
Monsieur Attaher Ag Mohamed a insisté sur l’organisation nécessaire de l’orpaillage pour qu’à défaut de l’arrêter, l’encadrer ou lui chercher des activités de substitution comme le maraîchage…Il a ensuite dit qu’il faut une plateforme commune entre les ONG pour la création d’un Observatoire.
Le deuxième sous-thème : « JEUNESSE ET ENTREPRENARIAT AGRICOLE : OPPORTUNITES ET DEFIS » a été présenté par monsieur Mbargou Lô, Délégué de la SAED/Bakel.
Une belle présentation de la SAED, avec ses cinq délégations (Dagana, Podor, Matam, Bakel et Lac de Guiers), les trois campagnes, l’importance du riz, la consommation moyenne qui est de 78,1 Kg/tête et par an, la consommation totale de 1 080 000 Tonnes dont les 650 000 sont importées et la production locale qui s’élève seulement à 430 000T, une dépendance du marché international de 60% : rien n’a été omis par monsieur Lô. Pour Bakel, il montrera que sur les 24 000 Ha disponibles, seuls 3 150 sont exploités. Il y a trop de difficultés pour obtenir le matériel agricole qui est très cher (tracteurs).
Vu l’importance du thème, sur les onze intervenants dont messieurs Fadé, Cissokho, Ag Mohamed, Kâ GRDR, Samba Kâ, Hamadou Diallo, Mohamadou Diarra, Sada Cissokho, deux dames (Dieynaba Diallo et Marie Camara) se sont exprimées sur le sujet, ajoutant leurs préoccupations à celles des hommes qui tournent autour de la pollution de l’eau du fleuve Sénégal avec l’utilisation de l’engrais, des Coopératives agricoles, des Domaines Agricoles Communautaires (DAC), de la Fédération des Associations Féminines du Sénégal (FAFS) , la gouvernance associative, la gouvernance foncière, le réseautage et enfin comment faire pour ramener au travail de la terre puisqu’il y a encore 21 850 Ha non exploités à Bakel. Le témoignage émouvant du jeune Abou Cissé qui a abandonné ses études tout juste après l’obtention du BFEM pour se lancer dans les « trous » à la recherche de l’or « introuvable » est à méditer et à raconter aux jeunes, surtout les élèves qui vivent dans ces zones à risques.
Monsieur Lô a remercié tous les participants pour l’intérêt accordé à sa présentation. Il a ensuite répondu à toutes les questions posées.
Idrissa Diarra, bakelinfo.com
