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La Voix du département de Bakel

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              RepriseCoursConfinement
Depuis plusieurs jours maintenant, le CORONAVIRUS, sans être mis entre parenthèses, marque un peu le pas par rapport à cette réouverture taxée de catastrophique par certains, qui hante l’esprit des « dirigeants », celui des enseignants et enfin celui des parents d’élèves. Pour les premiers cités, il faut coûte que coûte que l’année ne soit pas blanche, quitte à ce que le diplôme décerné à la fin de ces cours de deux mois, garde sa valeur ancienne, celle des années scolaires sans grève. Les enseignants, eux, sont partagés (ha ces syndicats !) entre travailler pour mériter son salaire et dire les choses crûment, dans toutes leurs dimensions, mettant à nu les faiblesses de cette nouvelle rentrée et l’impossibilité de valider cette année « pandémique ». Et les parents d’élèves, les pauvres, sont entre le marteau et l’enclume. Faut-il laisser sa progéniture « affronter » le CORONAVIRUS, en étant le seul à s’occuper de ses frais médicaux en cas de maladie ou faut-il fermer les yeux et les oreilles en la gardant douillettement dans le nid ? Loin du bruit du ciel et de la terre ?

A cause du couvre-feu, Mocirédin, son épouse Diambéré Khoumba et leurs deux enfants, Mma Tokhora et Taata sont sagement assis dans la cour de leur demeure, écoutant des ânes braire, des chiens aboyer, des grenouilles coasser sous les canaris et des vaches, au loin, meugler pour attirer l’attention du berger Yoro Kâ sur leur condition difficile dans cette période de pandémie. Toutes les pensées de Diambéré Khoumba, l’épouse du chef de famille, ne captent que l’image imposante de Mma Aissé Moussa, la mère de Mocirédin qui, en des circonstances comme celles-ci, de son vivant, aurait déridé l’atmosphère en racontant, comme elle sait bien le faire, des histoires drôles ou des contes de chez nous, pour raffermir les liens familiaux et accompagner ses petits-enfants pour qu’ils dorment en rêvant à de belles choses !
La lune, ce soir, a chassé les ombres de la nuit. Les étoiles aussi, en grand nombre, ont accompagné leur reine. Malheureusement, l’on n’entendra ni les sons du tambour d’aisselle de Balla Abass ni ceux, plus lourds du doung-doung (gros tam-tam) de Salam Koité, encore moins l’entraînante batterie du djembé du « Fils du Diable », Diaman Kanté. Sous l’éclatante lumière projetée sur la terre par la lune et les étoiles, seuls les animaux circulent dans les rues désertées par les hommes.
Comme aime le dire l’ami de Mocirédin, actuellement au pays de Trump, Ndirissa Sidy : demain, il fera jour et tout sera clair comme l’eau de roche ; l’avenir nous éclairera !
Les hommes sont crispés, stressés, angoissés par l’inactivité. A force de dormir, le temps se rétrécit pour certains et s’allonge pour d’autres : les poches vides ne permettent pas un sommeil profond car l’esprit est taraudé par les multiples problèmes actuels dus en grande partie à la pandémie du CORONAVIRUS. Les plus chanceux, ceux qui ont peu ou plus de moyens peuvent, s’ils le désirent, imiter les lézards et paresser sous l’arbre à palabre ou même prolonger leur nuit durant une bonne partie du jour !
Mardi, 2 juin 2020, c’est le jour du grand rendez-vous dans les écoles sénégalaises ! Toutes les conditions sont-elles remplies pour les rouvrir ? Le thermo flash, les masques de protection, les lave-mains, le gel hydroalcoolique sont-ils déjà en place ? De toutes les manières, le Président du Conseil départemental, monsieur Ibrahima Diallo a envoyé dans les collèges et lycées du département le service d’hygiène en le dotant d’un lot de produits pour désinfecter ces établissements avant de les appuyer avec :
-67 lave-mains pour les 27 établissements identifiés par l’IEF
-162 flacons/300 ml de gel hydro alcoolisé
-27 cartons de détergent « Madar » et 27 paquets de savon
-13 thermo-flash
- et 350 masques de protection.
Les 12 communes, à leur tour, de Bakel à Sadatou, Ballou, Diawara, Gabou…ont aussi réagi. L’Etat est attendu. La question qu’il faut se poser se situe à un autre niveau : ce matériel arrivera-t-il à destination à temps pour permettre au Comité de Veille et de Surveillance de se préparer à accueillir les élèves ?
Le Maire de la commune de Bakel, monsieur Ibrahima Baba Sall a doté ses quatre écoles élémentaires avec :
-5 thermo flash
-18 lave-mains
-18 savons liquide
-18 gels hydro alcoolisés
- et 1200 masques de protection.
L’Inspecteur de L’Education et de la Formation, monsieur Amadou Al Housseynou Sarr signale que les Sous-préfets au niveau de leur arrondissement lui feront le point pour la dotation des Maires de leurs communes.
Sans tricher l’oiseau de mauvais augure, l’on peut dire qu’il est presque certain que la réouverture sera impossible dans beaucoup de collèges et de lycées du département car les véhicules transportant le matériel sanitaire ne sont arrivés à Kidira et à Ballou qu’après 20 heures. Les proviseurs des lycées et les principaux des collèges ne les récupéreront que le mardi 2. Il faut prier entretemps que le Gouvernement entende par la bonne oreille, les Syndicats des transporteurs et accepte leurs doléances pour permettre aux gens (enseignants, élèves et parents) de se déplacer vers les écoles : la grève des transporteurs paralyse les déplacements.
Chaque jour perdu mange goulûment dans le quantum horaire déjà décrié pour son insuffisance et décrédibilise davantage les diplômes de cette année !
Mocirédin regarde ses enfants puis baisse la tête. Il a honte de les fixer du regard. Il sait qu’il est responsable de leur venue dans ce monde. Par conséquent, devant DIEU, il assumera tout ce qui leur est arrivé ! Son souhait, c’est de faire d’eux, des hommes libres, capables de se prendre en charge ; il avait confiance en l’école française et les y avait inscrits. A ce rythme, avec des années scolaires squelettiques, il ne comprend plus où et comment seront nos enfants demain !
Il n’y a rien d’autre à faire. Prier, prier encore et prier toujours ! Prions donc, DIEU, le Miséricordieux  exaucera nos prières.


Idrissa Diarra, bakelinfo.com

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