
L’accès à l’eau a été, depuis longtemps, un casse-tête pour les habitants de Kidira. La nappe de cette zone qui n’est pas productive complique l’approvisionnement de la ville. Les techniciens ont changé d’option. Les deux nouveaux forages captent la petite nappe phréatique, sporadique des sables alluvionnaires qui est alimentée par le fleuve.
Les deux forages de Kidira sont à quelques jets de pierres de la rive droite de la Falémé. La foration est bouclée pour les deux ouvrages. Les alentours du premier sont boueux. C’est la phase des tests qui sont concluants. « Nous avons terminé le deuxième forage le 22 février 2015. Tout ce qui reste à faire, c’est l’équipement des deux forages et la connexion avec le château d’eau de Kidira », soutient l’ingénieur en hydrogéologie, Sémou Diouf.
Kidira est une ville de transit. En plus de son croit démographique, elle accueille des passagers et des camionneurs en partance ou en provenance du Mali. Tous ces paramètres, y compris l’occurrence des pénuries, ont poussé le département de l’Hydraulique et de l’Assainissement à apporter des réponses durables. Les débits cumulés des deux nouveaux ouvrages couvrent les besoins des habitants. « Actuellement, le débit cumulé (en 10 heures de pompage par jour) des deux nouveaux forages de Kidira est supérieur aux besoins journaliers en eau d’une population (autochtone et passagère) même surestimée à 9000 habitants », affirme l’ingénieur hydrogéologue.
Les techniciens ont opté pour l’exploitation de la roche fracturée en profondeur en captant la petite nappe phréatique, sporadique des sables alluvionnaires qui est alimentée par le fleuve et assujettie aux aléas climatiques. « Cette nappe a été tubée et isolée lors de la réalisation des forages. Même si cette nappe des sables alluvionnaires n’était pas isolée, l’autoépuration naturelle se chargerait d’éliminer les polluants éventuels », indique-t-il. Toutefois, dans cette zone, il y a des paramètres à prendre en compte. Selon l’ingénieur, Kidira est sur un socle cristallin et cristallophyllien caractérisé par la présence de nappes de fractures souterraines. Ces dernières, de fractures discontinues peu étendues et de faibles débits par rapport aux nappes de zones sédimentaires, couvrent une bonne partie du pays. « Dans la zone du socle, une fracture ordinaire dépasse très rarement une largeur de 10 mètres. Par contre, une zone de cisaillement est constituée par une intense fracturation sur une large bande. La productivité des nappes du socle est étroitement liée à la nature du faciès géologique, à la minéralogie et à leur degré de fracturation », souligne Dr Diouf qui précise que si la fracture s’élargit, elle entraîne une augmentation de la perméabilité de l’aquifère et, par conséquent, une amélioration du débit de la nappe. « Donc, une zone de cisaillement est sans aucun doute un avantage pour la réalisation de forages de bonne productivité en zone de socle », avance-t-il.
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