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MociredinTransport

La nuit de Mocirédin a été longue. Longue et difficile. A la belle étoile, il a passé son temps à fixer la grande toile, le ciel .Des images de la journée, de sa journée, passaient et repassaient. Sur son lit, il se tournait et se retournait.

Mocirédin se demandait pourquoi ?lui, du haut de ses quarante années d’existence, lui le fils, le digne fils de son père, n’avait jamais quitté son village natal Saré Demba !

Et cependant, il entendait parler de Dakarou la capitale du pays, de Kaoulakha, de Thessi, de Ndara, de Paris, de Waabara, de Marseille…

Et chaque matin, Mocirédin s’étonnait de voir des hommes et des femmes avec leurs valises, leurs sacs , partir, dire au revoir, pour un voyage, un voyage parfois long !

 

Voyager ?

Il faut se déplacer, quitter ses proches, un lieu qu’on aime ! Voyager, c’est rêver. Et Mocirédin de s’exercer à son sport favori, le rêve : rêve de partir, partir loin, longtemps, partir non pas pour toujours mais partir pour ensuite revenir, revenir transformé dans le bon sens du terme comme tout bon Soninké.

Il se retourne une fois encore sur son lit. Son esprit vagabonde et le ramène à son enfance. Ah ! La tendre enfance !

Dans cet esprit errant défilent les moyens de transport : âne, cheval, vélo, moto, automobile, pirogue, train, avion !

Que fait –il donc, lui Mocirédin à Saré Demba ?

Pourquoi chaque jour, les véhicules de transport en commun sont-ils toujours si bondés de voyageurs et de marchandises qui vont ou qui viennent ?

Dans son village, son village natal, Saré Demba, il se rappelle. Il se souvient et cela date de longtemps ! Quarante ans, ce n’est pas quarante nuits ! Pour se rendre à Kidira, distant seulement de soixante cinq (65 Km), il fallait passer une journée entière en pirogue ou sur une piste <<impossible>> dans un véhicule traînard comme seule peut réussir cette performance une tortue !

Puis l’époque des << T.46>> est arrivée. Les <<7 places>> ont suivi. Maintenant, nous traversons l’ère des bus.

A Saré Demba , l’on a presque oublié les autres moyens de transport. C’est la ruée vers les compagnies comme WARABA TRANSPORTS et son Directeur Général Djibril Diakhaté, AL AZHAR TRANSPORTS (Car Mouride) ou NIOKOKO TRANSPORTS. Des villages comme Diawara et Ballou ont aussi leur bus.

Pourquoi ces déplacements incessants des hommes ? Où vont-ils ? Que cherchent-ils ?

Mocirédin ne trouvera pas la solution. Morphée l’a caressé. Il commence à ronfler malgré les premiers rayons du soleil qui réchauffent la terre. Il se réveillera et se retrouvera peut-être ailleurs après ce voyage <<nocturne>>. Il continuera à se demander aussi pourquoi, vraiment pourquoi ses parents Soninkés ne s’intéressent qu’à l’immobilier, surtout l’immobilier ?

Et le TRANSPORT ? Il ne les transporte pas ? Il peut pourtant porter très loin et rapporter gros ! A bon transporteur, saluts !

 

IDRISSA DIARRA, www.bakelinfo.com

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