
Mocirédin a mal dormi : les moustiques, ces affreuses petites bêtes, se sont données rendez-vous chez lui , à Mocirédincounda, sur sa pauvre personne .Pendant qu’il pleuvait sur la ville , la SENELEC a retenu << son >> électricité, empêchant l’utilisation des ventilateurs.
Mocirédin a aussitôt pensé aux journalistes, à la presse en général pour cracher son mécontentement, sa frustration, son écœurement et même quelque part, son désarroi.
Ce qui est souvent (pour ne pas dire toujours) reproché à la presse, c’est qu’elle ne signale que les trains qui tardent ; et DIEU le sait, ces milliers de gros moyens de transports arrivent bien à l’heure, sous d’autres cieux.
Mocirédin pense à sa terre natale. Comparaison n’est pas raison, dit-on ! Il est normal qu’il chante Bakel, la ville historique aux magnifiques collines qui cernent la cité pour la sécuriser des regards maléfiques, la ville à l’imposant Fort Faidherbe , au Pavillon René Caillé en piteux état, aux cimetières ( des militaires français et des cent circoncis ), aux Tours qui surplombent la vieille ville, au fleuve Sénégal, belle ceinture, véritable cordon ombilical entre la Mauritanie, le Mali et le Sénégal mais aussi aux mares séculaires avec leur tradition, leurs cérémonies protocolaires lors des ouvertures de pêche.
Il faut cependant mettre le doigt sur la plaie, sur ce qui ne va pas afin de sensibiliser, d’abord les populations locales, puis les autorités administratives, politiques et enfin religieuses.
Ce n’est pas (plus) un secret, Bakel est à l’extrémité Est de notre pays, quand Dakar, la capitale est à l’opposé, à l’Ouest. Plus de 700 km les séparent. Si l’on s’arrêtait seulement à cet handicap qu’est la distance, les Bakélois applaudiraient des deux mains pour attirer l’attention du monde sur Saré Demba .
Le mal continue ! Il persiste. Il crée de plus en plus de torts aux populations surtout en cette période d’hivernage.
Mocirédin s’emploie à rappeler que le Président de la République est celui de tous les Sénégalais, qu’ils soient de Dakarois, Matamois, Sédhiouis, Bakélois, Kidirois ou même du bled perdu de Diambourdalla . Tous du Sénégal, et sont Sénégalais bons teints, ayant voté pour ou contre son élection. De grâce, le Sénégal ne s’arrête pas à la frontière de la capitale .Sa ville aussi existe !
Bakel, Saré Demba, Guidimpallé- Modincané, la capitale du Gadiaga n’a que deux artères principales. S’ il vous plaît, mesdames et messieurs, voyez leur état ! Visitez certains quartiers : des poteaux de la SENELEC, en grands nombres sont par terre ; le pont de Grimpallé devient dangereux pour ses usagers ; des édifices pourtant (et peut-être parce que) publics, sources, il n’y a guère longtemps, de ruées des touristes, dans un état lamentable, implorent un peu, un tout petit peu d’égard de la part des décideurs de ce pays !N’oublions pas ces tas d’immondices qui enlaidissent nos villes ( à l’entrée et à la sortie des cités ) et créent des problèmes de santé .
Ce qui est plus grave, c’est la qualité de l’eau, cette eau que les populations, incapables de s’en passer, se déplacent sur des kilomètres à la recherche du précieux liquide, là où il est potable.
A cette période de l’année, l’eau de Bakel apeure avec sa couleur argileuse.
Mocirédin lance un appel. Un seul ! Le même pour la SENELEC et la SONES, d’abord : nous sommes vos clients. Nous avons le droit d’être correctement servis en électricité et en eau .C’est vous qui dépendez de nous et non le contraire ! Engagez-vous donc à être à notre service.
Vous, ensuite, Collectivités locales, Etat : nos routes, nos écoles, nos hôpitaux, nos stades…méritent un regard plus responsable de votre part.
Enfin, nous, populations, bien que pauvres, soyons maîtres de notre destin ! Notre environnement nous appartient. Prenons-en soin ! N’attendons pas toujours des autres !
Mocirédin se pose plusieurs questions .Les réponses ne viennent pas. Elles ne pourront jamais satisfaire tout le monde ! Que chacun joue correctement sa partition et la musique sera plus audible, plus dansante !
Idrissa Diarra, bakelinfo.com