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La Voix du département de Bakel

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Feu de Brousse
Mocirédin et son épouse Diambéré Khoumba rient aux éclats dans la cour de leur maison.
<< -Astakhfiroulah ! Astakhfiroulah ! Astakhfiroulah ! Le rire n’est pas toujours innocent, regrette Diambéré qui se lève brusquement faisant tinter les ceintures de perles  autour de ses hanches. >>

Son époux pense déjà avec beaucoup d’émotion à cette série de << feux >> qui inquiètent tout le pays.
Mocirédin a appris par son ami Kader, ancien professeur des Ecoles Normales Régionales, que le feu bien que dangereux, est nécessaire pour l’homme. Depuis la nuit des temps, à l’époque d’Homo Erectus jusqu’à celle d’Homo Sapiens, l’usage du feu s’est développé. Beaucoup de questions tournent sur les circonstances de la découverte de ce feu devenu important pour l’homme. Certaines réponses conduisent vers l’idée de la récupération d’un incendie naturel entretenu par nos ancêtres, d’autres vers le résultat de la friction de matériaux. L’une comme l’autre, ces explications ne montrent ni  la maîtrise ni la pérennisation de ce combustible utile.
<< -Notre pays m’étonne ! Alors que ces temps derniers, les craintes se situaient au niveau des véhicules, des routes et parfois des conducteurs, avec des centaines de morts qui ont fini par banaliser les accidents, voilà que , bizarrement, des incendies, partout dans le Sénégal installent la psychose, la peur. Des marchés prennent feu, un foirail s’enflamme, notre ranch national s’embrase, un lieu de recueillement, un endroit de retraite spirituelle brûle presque entièrement ! Il y a d’autres incendies, des feux de brousse non déclarés ayant fait pourtant des victimes ! Que se passe-t-il donc dans mon cher pays ? Les Elections Législatives ne sont plus loin ! La tension monte partout dans les quatre coins du pays. Les politiciens nous empoisonnent avec leurs promesses mirobolantes et nous, nous y croyons, pauvres populations.
-Tu parles seul maintenant mon cher Mocirédin, lui  dit Ndirissa Sidi, s’asseyant sur un banc !
-Depuis quand es-tu à Bakel ?
-Je viens d’arriver ! Que radotes-tu encore ?
-Je ne radote pas, Ndirissa. Comment vas-tu ? Resteras-tu longtemps avec nous, mon ami ?
-Oui, je pense séjourner assez longtemps cette année pour me ressourcer.
-Je parlais des accidents de la circulation et des incendies qui tuent actuellement plus de sénégalais que certaines maladies, poursuit Mocirédin! Mon ami, de Tambacounda à Bakel, il n’y a que 252 kilomètres ! Mais il te faut sept heures, je dis bien sept heures pour joindre ces deux villes ! Faisons-nous partie de ce pays ? Les autorités ne nous respectent pas! Nos élus ne nous regardent qu’à l’approche des  scrutins !
-Mocirédin, quand tu parles de << feu >>, impérativement tu touches le problème de l’eau et des pistes  aussi. Ils sont liés.
-Je le sais mon ami, rétorque Mocirédin ! C’est l’eau qui éteint le feu.  Pour joindre les lieux d’incendies, les sapeurs pompiers et les autres secouristes ont besoin non seulement de l’eau mais aussi d’une bonne piste pour éviter les drames comme ceux du Daaka de Madina Gounass. Notre pays est musulman à plus de 95%. Le Magal de Touba, le Gamou de Tivaouane, Ndiassane, Yoff, les Niassène de Kaolack, à Matam chez Thierno Samassa, à Kounghany auprès de Kharamokho Modibo Tandjigora, à Maka Koulibantang, en Casamance  comme partout sur l’étendue du territoire national, ces rassemblements drainent des foules immenses venues de tous les coins du monde. Nos amis chrétiens méritent le même égard. Comparaison n’est pas raison, mais toute raison gardée, il faut quand même plus d’équité entre les différentes zones, les différentes confréries, les différents chefs religieux. Deux poids, deux mesures……..Ce n’est pas juste ! C’est au contraire créer une certaine      << jalousie >> entre les populations d’un même pays. Encore une fois, ce n’est pas juste !
-Il faut aussi de la part des populations, une prise de conscience, un engagement pour protéger leur environnement, de bons comportements citoyens afin de faire face à certaines surprises. Nous ne pourrons jamais tout dire sur les maux et leurs remèdes de ce pays, arrêtons là ces réflexions qui ne servent à rien et centrons notre  débat désormais sur toi.
-Il n’ya rien à dire sur moi, par contre je vois que toi tu as bonne mine !
-Laisse-moi demander à ma femme chérie Diambéré de prévoir comme dîner le bon   << Déré >> qu’elle seule sait préparer !
-Ne t’en fais pais mon mari, réagit vite Khoumba. Tes intentions sont déjà prises en compte depuis que je t’ai vu ! >>
Comme au début, l’hôte de marque Ndirissa Sidi, Diambéré et Mocirédin rient aux éclats.  Dans sa démarche de cane repue, le sourire toujours aux bouts des lèvres, Diambéré se dandine vers sa cuisine et les laisse bavarder entre hommes .
Idrissa Diarra, bakelinfo.com

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