
Une année, elle passe vite. Très vite ! Douze mois, ce n’est pas douze jours, tout le monde le sait.
Une année, selon LAROUSSE (dictionnaire), c’est une période de douze mois correspondant conventionnellement à la durée de la révolution de la Terre autour du Soleil.
Exactement, 365 jours 5 heures 48 minutes et 45 secondes séparent le 1er Janvier du 31 Décembre !
Mocirédin est assis dans la pénombre de cette fin d’année qui dit adieu à son village. Une lune majestueuse se prépare déjà pour effacer les dernières poussières qui noircissent les rideaux de la << bientôt >> défunte année.
Malgré l’interdiction du Ministre de l’Intérieur pour ce qui concerne les feux d’artifices et les pétards durant les fêtes de fin d’année, même à Bakel, loin, très loin de la capitale du Sénégal, Dakar, le village bruit ; il s’éclate à travers une animation inhabituelle.
Quand minuit s’approche, l’année 2017 s’éloigne, 2018 accourt, pressée d’éteindre les cendres chaudes, souvenirs de jours heureux ou malheureux !
Sur sa natte, Mocirédin n’a le regard fixé nulle part. Il est perdu dans ses pensées autant que dans son regard. Bien que le bruit des pétards enfle, que les adultes craignent pour leur sécurité, rien n’est fait pour nous << protéger >>, nous, pauvres citoyens ! Terrorisme, Djihadisme, banditisme, tout est possible dans certaines circonstances comme lors des fêtes dans des zones frontalières. Notre département vit, il est vrai, en bonne entente, dans une harmonie << humaine >> avec ses voisins immédiats Mauritaniens et Maliens, mais il faut savoir raison garder, regarder l’avenir froidement sans peur, en demandant à nos autorités d’accroître notre protection. Il y a encore de la place à Bakel pour un commissariat de police. La périphérie doit être sécurisée, vu son éloignement par rapport à la capitale.
Il se fait tard ! En temps normal, Mocirédin a fini avec les cinq prières du jour. Morphée l’attire dans ses bras et le berce avec une douce musique qui se mêle parfois, pour l’endormir profondément, avec des versets du saint CORAN.
Ce soir, la jeunesse, sans la taxer de dépravée, occupe la nuit, tout le début de la nouvelle année. Il entend, Mocirédin, des coups de sifflets, des grondements, des chants, des cris, des crépitements, des pétarades…Est-ce le Nouveau monde ? Le monde d’aujourd’hui avec << son >> éducation tordue ou incomprise !
L’époux de Diambéré Khoumba demande discrètement à sa dame une couverture et un oreiller. Il s’étire sous le regard inquiet de sa femme qui entend comme son homme les bruits du village.
<<-THIEY ADOUNA ! >> Tant que l’on vit, attendons-nous à toutes les surprises possibles ! Ce n’est pas facile. Cela nécessite beaucoup d’efforts, de sacrifices de la part des Autorités du pays d’abord, des parents ensuite pour enfin indexer chacun d’entre nous.
Trop de films montrant des scènes de violence avec des armes de toutes sortes, des << modèles >> à ne pas imiter, un environnement inadéquat…
Comme dans un match de football, si chaque élément joue sa partition, le BUT sera atteint au grand bonheur des supporteurs !
Idrissa Diarra