
Bien que le bruit sur le Pétrole et le Gaz ne soit rangé dans les tiroirs, force est de reconnaître qu’il y a moins d’écho à ce sujet. Même si de temps en temps une bombe est larguée par des « ennemis » tapis dans l’ombre. Les esprits (presque tous) sont tournés vers l’Egypte, le pays des Pharaons où se déroulera la Coupe d’Afrique des Nations 2019.
Mocirédin ne connait rien du football, cependant en bon Sénégalais, il fait du suivisme, sans être comme un mouton de Panurge. De plus en plus, à mesure que le jour « J » s’approche, les causeries s’orientent vers le ballon rond.
Sadio Mané, Idrissa Gana Guèye, Cheikhou Kouyaté, Kalidou Koulibaly, Diao Baldé Keita, Mbaye Niang, Moussa Wagué, Salif Sané, Edouard Mendy, Pape Alioune Ndiaye, Krépin Diatta … des noms prononcés et même chantés partout. Quant à Aliou Cissé, il est relégué au second plan : tous les Sénégalais sont devenus entraîneurs. Chacun va de son envie. Celui-ci classerait ce gardien et cet autre celui-là ; d’autres voudraient bien ce latéral à la place d’un autre. Les équipes sont formées puis tout de suite changées au grès de l’inspiration de chacun. Tout le monde (hommes et femmes) devient spécialiste du football. Le ballon rond est à découvert, il est nu, dénudé de tous ses secrets.
Comme avec le Pétrole et le Gaz, tous les dialogues tournent autour de la CAN en Egypte, cette Egypte qui rappelle des souvenirs douloureux de Caire 1986.
Bocandé, Oumar Guèye Sène, Cheikh Seck, Roger Mendy, Pape Fall, Racine Kane, Souleymane Sané…..que de noms encore gravés dans les mémoires !
Cela fait déjà trente-six ans. Cette génération de footballeurs présents aujourd’hui sur les bords du Nil n’était pas encore née. La déception d’alors était immense après notre élimination. Un mécontentement général puis généralisé avait envahi tout le pays.
C’est sur ces cendres que petit à petit, notre Equipe Nationale « A » a été remodelée. Sénégal 92 a apporté un brin d’espoir. La bande à Bruno Metsu, entraîneur emblématique, Aliou Cissé entraîneur actuel, Capitaine d’alors, avec un El Hadj Diouf étincelant, un Kalilou Fadiga gaucher magique, au sommet de son art, un Pape Bouba Diop premier buteur de la Coupe du Monde 2002 contre la France, les Salif Diao, Ferdinand Coly, Henri Camara, surnommé « le Lapin Flingueur », Tony Mario Sylva, le gardien volant, Moussa Ndiaye, Oumar Daff, Lamine Diatta, Alassane Ndour… a fait rêver un moment le Sénégal et même tout le continent Africain en quart de finale.
Entre-temps, sous les ponts, il y a eu beaucoup d’eau ! Des bas plutôt que des hauts ont jalonné ce sport tant aimé par le pays de la Téranga.
Les Sénégalais n’y croient presque plus. Les catégories (Minimes, Cadets, Juniors et Séniors) se suivent et donnent à peu près la même image, celle de footballeurs talentueux (MACHALLAH !) mais qui n’ont rien dans leur escarcelle ! Il faut changer la donne, faire rêver debout, davantage les Sénégalais qui attendent, non pas un exploit de leur part mais une confirmation de leur talent qu’ils étalent sur tous les terrains du monde : en Angleterre, en France, en Espagne, en Turquie, Russie…….
Passer son temps à être chanté : « Sadio Mané, Gayndé la ! Kalidou Koulibaly, Gayndé la ! Lamine Gassama, Gayndé la ! » ne fera pas de nous des « Gayndés », c’est-à-dire des lions. Il faut beaucoup plus : mouiller le maillot, suer, transpirer comme un porc, se donner corps et âme, mettre de côté cet esprit « Téranga ». La Téranga, c’est chez nous, ici au pays. Hors de nos terres, sans être vulgaires, nous devons oser, avoir un brin de folie, de la méchanceté, de l’agressivité, nous transformer en LIONS, non pas INDOMPTABLES ou INVINCIBLES, mais incarner le courage, la fougue, la témérité que chante le griot Bambo Sakho en parlant de WARABA, GAINDE le LION.
Sur n’importe quel stade d’Egypte : au Stade International ou sur celui du 30 Juin (tous les deux au Caire),à Suez, Alexandrie, Port Saïd ou à Ismaïlia, montrez que vous êtes des LIONS, de VRAIS LIONS venus défendre les couleurs de notre pays et lui offrir pour la première fois la COUPE de notre cher continent l’AFRIQUE. Les Sénégalais ont trop attendu! Ils sont fatigués d’attendre. Ils veulent maintenant serrer, étreindre le trophée contre leur cœur et vous bénir pour l’éternité.
Idrissa Diarra, bakelinfo.com