CHRONIQUE DU MARDI : MOCIRÉDIN CONSEILLE LES CANDIDATS

Depuis la dernière décade du mois de Juin, Mocirédin ne se plaint pas.  Comme à son habitude, à pareille circonstance, il prie pour remercier le BON DIEU. Sans exagérer, ses prières du jour sont assez longues !

<<-Mon mari, que t’arrive-t-il encore, s’inquiète Diambéré Khoumba, son épouse ?

-N’ai-je plus le droit de pratiquer ma religion ? De me consacrer à la prière ? De demander pardon à DIEU et aux voisins ? De….

-N’ajoute rien, Mocirédin. Je sais là où tu veux en venir ; mais mon mari, ta Diambéré aussi existe !

-Tu ne comprendras jamais rien, ma chère Khoumba ! Nous venons d’entrer dans la saison des pluies. Le TOUT PUISSANT nous a gratifiés d’une bonne entame hivernale. Que veux-tu que je fasse d’autre que prier ? De mon enfance à nos jours, je n’ai connu que l’agriculture. Je n’ai jamais été à l’école. L’on ne m’a enseigné que les méthodes culturales. Quand il pleut aussi bien, ce n’est qu’ainsi que je peux rendre grâce à DIEU, en priant pour le glorifier, lui montrer toute ma reconnaissance.

Hier, dans la nuit, j’ai rêvé. Dans mon  rêve, j’ai vu des élèves qui discutaient, qui parlaient d’examens. Je me suis dit (toujours dans le rêve) qu’il faut que je partage ma petite expérience avec ces candidats à la veille du BFEM.

-Quelle expérience vas-tu partager avec ces enfants alors que tu n’as jamais été à l’école française ?

-Diambéré Khoumba, est-ce que notre fils Taata a une fois posé les pieds sur le sol français, où l’on parle français ? Ne s’exprime-t-il pas correctement dans la langue de Molière ? Je peux donc les guider sur un bon chemin, une route praticable, sans avoir <<fait les bancs>>.

-Alors, vas-y mon homme, « défoule-toi », ne te prive pas de cette joie, lui dit Diambéré, un peu énervée contre son mari !

-Je leur dirai : candidats au BFEM, l’année scolaire de vos jeunes frères de l’élémentaire est terminée. Ils n’attendent  plus que les résultats du CFEE et de l’entrée en 6 e . Quant à vos aînés de Terminales, après treize années « passées » sur les bancs, rient ou pleurent en ce moment selon les résultats obtenus au premier tour.

Ce mardi, 24 Juillet 2018, à partir de 8 heures, vous serez dans les salles d’examen en train d’écrire. Auparavant, il y a des précautions à prendre.

Dîtes-vous que vous êtes en saison des pluies et qu’il peut donc pleuvoir n’importe quand !

Qu’il pleuve ou qu’il vente, l’examen se fera. Il faut depuis  la veille, penser à toutes les éventualités. L E BFEM est un examen national. Les élèves de Dakar, de Fongolimbi, de Richard Toll, de Gabou, de Sémmé, de Ndangalma ou  de Rufisque composent au même instant sur la même discipline. La pluie diluvienne de Bakel ou le vent infernal de Bambali ne changeront pas les prévisions du Ministère de l’Education Nationale.

Comme tes frères et sœurs  (cadets et aînés), couche-toi  tôt en préparant déjà la tenue que tu dois porter et le matériel dont tu auras besoin pour ton examen (feuilles vierges, stylos à bille, panoplie). Réveille-toi tôt. Fais ta toilette, prends ton petit déjeuner calmement et va dans ton centre d’examen. Evite les jeux, surtout brutaux et concentre-toi sur le diplôme que tu es venu chercher.

Les parents aussi ont un rôle important à jouer. Faîtes en sorte que pendant la durée de l’examen, que votre enfant ne soit pas en retard (surtout les après-midi) parce qu’il a mangé tard !

Accompagnez-le au moins  le premier jour en lui remontant le moral. Faîtes en sorte qu’il ait confiance en lui-même.

-Mon mari, où as-tu puisé ces idées ?

-Dans la pratique. C’est ce que j’appelle mon expérience !

-Tu as raison mon mari. Souhaitons bonne chance à tous les candidats et prions que  l’année prochaine l’Etat et les enseignants s’entendent pour permettre à nos enfants de connaître des « années scolaires normales», sans aucune perturbation !>>

Idrissa Diarra