Ces derniers temps, Mocirédin est inconsolable. Sérieusement ébranlé depuis le décès de son ami, de son inséparable compagnon Moukhoutari, il reste de marbre à tout ce qui l’entoure. Sa vie est désormais consacrée à la prière, à ses prières. Il devient méconnaissable, le pauvre homme. Toujours silencieux, du matin au soir, la morosité l’engloutit peu à peu.
Non loin, sans faire attention à cet homme, ce vieil homme qui avait littéralement changé en l’espace de quelques jours, des enfants, de petits élèves discutaient. Parmi eux, une fillette, Moussoucoura, s’approche de Mocirédin.
<<- Mpa Mocirédin, bonsoir .A l’école, notre maître vous a cité parmi les personnes-ressources à rencontrer. Il a beaucoup insisté pour votre cas ! Nous voulons connaître l’histoire, la géographie, l’environnement, la culture de notre milieu. Nous avons beaucoup de questions à vous poser. Pouvez-vous nous aider, s’il vous plaît mon père !>>
Après un instant d’hésitation, de silence bruyant, car Mocirédin soupirait, on entendit :
<<-Comment pourrai-je répondre à des questions d’élèves alors que je n’ai jamais été élève moi-même ? Que voulez-vous donc savoir ?
-De l’indépendance à nos jours, quels sont les différents préfets qui ont servi ici à Bakel ? Un autre jour, INCHALLAH ! Vous nous parlerez des maires, de la culture …..
-Comment t’appelles-tu, petite fille ?
-Mon nom est Moussoucoura !
-Moussoucoro ou Moussoucoura ! Chaque nom a son sens, sa signification, son histoire. Pour le premier, c’est par respect pour ta marraine et pour ne pas prononcer son nom qui peut être Astou, Fatou,Seynabou…ou autre qu’on te nomme la << vieille dame>>. Pour le second nom, tu es la<<nouvelle née>>, celle que toute la famille attendait avec impatience. Bref, là n’est pas la question !Moussou, Coro ou Coura, qu’importe !
Ma fille, dans la période coloniale, Bakel était un cercle (administratif) .
L’actuelle préfecture, autrefois Fort Faidherbe servait de bureau mais aussi de logement pour l’administrateur, le Commandant de Cercle.
La construction de cet imposant Fort a commencé en 1818 pour ne se terminer que 36 ans plus tard en 1854.Le dernier administrateur colonial blanc s’appelait Lindreck.Il vivait ici avec sa famille : son épouse et ses deux enfants, Jean-Pierre un garçon et Papousse une fille. Tous les deux fréquentaient l’école régionale de Bakel, actuelle Ibrahima Malal Diaman Bathily.
De l’indépendance à nos jours, je vous présente les différents administrateurs, les préfets. Ensemble, nous analyserons la liste.
Cinq parmi ces préfets ont été nommés gouverneurs de région :
* Ibrahima SOW 1er gouverneur de la Casamance
* Oumar CISSE 1er gouverneur de Kolda
* Mamadou DIABOULA gouverneur de Tambacounda
* Abdoulaye Korka DIALLO gouverneur de Kolda
* Souleymane CISS gouverneur de Fatick.
* Un militaire (Salif Silèye Hanne) et un gendarme (Alioune Badara KONTE)
* Ibrahima Sourang est le seul à faire deux séjours espacés de six mois
* Samba DIOP, Bakelois n’a fait que quarante jours de services à Bakel
* Un seul Catholique parmi ces préfets
Lamine SAGNA adjoint au préfet de Bakel a été plusieurs fois nommé gouverneur.
Moussoucoura et ses camarades remercient Mocirédin qui leur donne rendez-vous pour parler d’un autre sujet.
Idrissa DIARRA,bakelinfo.com
