
Alors que nos écoles, jadis, haut lieu par excellence de quête du savoir, sont saccagées par les apprenants, alors que l’éducation s’y dégrade de jour en jour, par la faute de la société (parents, enseignants, apprenants, Etat), ne faut-il pas appliquer ce que le bon sens recommande : « si tu ne sais pas où tu vas, retourne là d’où tu viens » ?
Partout dans le pays, des images et des sons déplorables venant de ces lieux autrefois considérés comme les meilleurs endroits pour « sauver » l’homme, le transformer en leader, le « purifier » des souillures de l’ignorance, lui ouvrir les portes de la connaissance, présentent des scènes burlesques, inimaginables, deviennent le désespoir des autorités et des parents. Il faut donc réfléchir profondément et se remettre en cause pour trouver le plus rapidement possible une solution.
A grands pas, le monde recule au lieu d’avancer, malgré tout cet arsenal technique, technologique, scientifique à la disposition des hommes. L’usage, l’utilisation de ce matériel ne s’est pas fait à bon escient !
L’astucieuse implantation des écoles « coloniales » en Afrique, avec leur contenu diabolique, vient d’atteindre son objectif qui est d’assujettir l’Afrique et ses enfants à travers leurs visions.
Infiltrée par des explorateurs, l’Afrique, par sa naïve gentillesse, avait ouvert ses portes, tout en étalant au grand jour tous ses secrets.
Aujourd’hui plus qu’ hier, la belle Afrique continue d’être étouffée par ses « découvreurs ». Ses petits-enfants sont en train de subir les contrecoups de cette période si lointaine des explorateurs ! Ils sont de plus en plus différents des aïeux, très éloignés des comportements naturels de ces hommes et femmes des siècles derniers.
Tous les grands empires, surtout africains, ont disparu de la surface du globe et avec eux tous les grands hommes appelés empereurs, partis pour toujours avec leurs titres et leurs trônes.
Nous avons trié parmi eux, pour vous les présenter et montrer que la belle et riche Afrique qu’a chantée ma grand-mère au bord de son fleuve lointain (David Diop), n’est pas celle que nous ont léguée nos devanciers.
1. L’Empire du Ghana : 750-1204
Même si elle n’est toujours pas à plaindre aujourd’hui dans le domaine des ressources minières, l’Afrique était riche, très riche, organisée et bien structurée politiquement, économiquement, socialement, culturellement et même religieusement. Les « colonisateurs » l’ont considérée, depuis des siècles, comme un continent habité par des sauvages à qui il fallait apporter la civilisation.
Le premier grand empire d’Afrique Noire est l’Empire du Ghana. Selon le Professeur Cheikh Anta Diop, il aurait été fondé par les Soninké ou Sarakollé. Désigné par ses habitants comme l’empire du WAGADOU, il a été constitué au 7e siècle avant Jésus Christ avec l’exploitation de l’or et du sel. Il s’étendait du moyen Sénégal à la région actuelle de Tombouctou. Sous le règne de Khaya-Maghan Cissé, il fut la plus grande puissance de la fin du 10e au début du 11e siècle.
Le Gouvernement était composé de nombreux ministres et était dirigé par un premier ministre.
Le Conseil Impérial était formé par un confident de l’empereur et les anciens qui décidaient de tout.
L’Armée était elle aussi, bien organisée avec : douze (12) Patriarches Conseillers, dix-huit (18) Généraux, douze (12) Gouverneurs Militaires responsables des régions, douze (12) Officiers Supérieurs, dix-huit (18) Eclaireurs, sept (7) Notables et quatre (4) Responsables de la Police.
Quant aux activités économiques, elles reposaient sur l’agriculture, l’élevage et le commerce (l’or, le sel, le cuivre et les esclaves).
La famille, cellule de base de la société y jouait un grand rôle.
2. L’Empire Mandingue ou du Mali : 1325-1546
Selon l’historien Ibrahima Baba Kaké, l’Empire du Mali englobait une partie des territoires compris entre le Sahara et la Forêt Equatoriale, l’Océan Atlantique et la boucle du Niger, soit les actuels : Mali, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Mauritanie et une grande partie de la Côte d’Ivoire.
L’Empereur était appelé Mansa (Roi des Rois). Il était respecté pour sa sagesse. C’est Soundiata Keita, né le 20 août 1190 à Niany, actuelle ville de
Siguiri en République de Guinée qui inaugurera l’ère de la puissance du nouvel empire.
Le Mansa avait mis en place une organisation militaire et administrative et avait établi une Charte, la Charte de Kouroukan-fouga qui contenait sept paroles importantes éclatées en 44 articles qui s’appesantissaient sur le Respect de la vie humaine, la Liberté et la Justice.
3. L’Empire Songhaï : 1464-1591
Né au 15e siècle avec la dynastie des Askia, l’Empire était divisé en provinces à la tête desquelles se trouvaient des Gouverneurs avec des villes importantes comme Djenné et Tombouctou. L’Empire comptait de nombreuses Universités à l’intérieur des mosquées.
4. L’Empire du Monomotapa : 1450-1629
L’Empire du Monomotapa était aussi appelé l’Empire du Grand Zimbabwe. Il était situé en Afrique Australe.
L’or a toujours été au centre de l’économie de tous les Empires Africains.
Celui de l’Empire du Monomotapa avait inspiré les Européens et selon la croyance, le Grand Zimbabwe détenait les légendaires mines d’or du Roi Salomon, mentionnées dans la Bible.
Nos Universités (Africaines) installées jadis dans des mosquées, comme à Tombouctou, à Djenné, à Kounghany, à Bakel… qui n’ont pas attendu l’arrivée des colonisateurs pour se développer, la structuration de nos empires avant la présence des Européens sur le plan politique, économique, social, culturel et religieux doivent obliger à beaucoup plus de prise de conscience de la part de tous les Africains afin que nos langues nationales soient mieux considérées, que nos ressources (de toutes sortes) soient bien protégées et que la famille, cellule de base de la société rejoue l’important rôle qui était le sien autrefois.
Idrissa Diarra, bakelinfo.com