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Mort Plage Afrique

A peine revenu de la « petite » mosquée de son quartier, Montagne Centrale, Mocirédin étale sa natte de prière à côté des canaris pour avoir un peu plus de fraîcheur. Très bouleversé par la situation actuelle du pays avec la pandémie de la COVID-19, il murmure quelques versets du saint Coran afin que le bon DIEU nous protège, tout en continuant d’égrener son chapelet maintenant usé par le temps.

 

Les maladies, plus dangereuses les unes que les autres, ont toujours existé dans le monde. Le Paludisme, la Tuberculose, le Sida, l’Ebola, le Cancer, le Diabète, l’Insuffisance rénale, la Drépanocytose, la COVID-19…et des dizaines d’autres qui ont fait perdre le sommeil aux pauvres populations, détournés de leur tradition avec les soins chez les Tradipraticiens et envoyés dans les mouroirs (les hôpitaux) où les ordonnances kilométriques les rendent plus malades.

Le monde, de tout temps divisé en pays développés, en voie de développement ou sous-développés, vit à l’heure actuelle, difficilement. Les économies s’écroulent comme neige au soleil. Les Grandes Puissances, les Moyennes, les Petites et les Pays pauvres souffrent tous du même mal. Et comme dans la jungle, c’est la loi du plus fort. Les Grands mangent les Petits. L’Afrique, notre continent, le plus riche de la planète avec son sol et son sous-sol, ses mers et même son ciel, n’envie aucune partie de la Terre. Elle était le terrain d’expérimentation et d’exploitation des autres continents (surtout l’Europe). Elle continue de servir de « CHANTIER » : toutes ses richesses sont exportées : or, diamant, cuivre, manganèse, zircon, cacao, coton, arachide…des millions de tonnes de productions agricoles sur des hectares de terres arrachées aux populations, le pétrole, le gaz, les produits de la mer…

Que reste-t-il donc à l’Afrique ? A cette Afrique qui a donné son sang à l’Europe durant les deux grandes guerres (14-18 et 39-45). Ces dates, bien que lointaines, étaient le point de départ d’une immigration « légale », « régulière » pour ne pas dire obligatoire.

L’Europe était dans le besoin ! Il lui fallait sauver sa « peau » face à ses ennemis ; après les guerres, pour sa reconstruction, les Africains étaient encore sollicités pour une main-d’œuvre (bénévole) facile !

L’Europe a été construite par le SANG et la SUEUR des Africains !

Aujourd’hui, les Africains, exploités durant des siècles, tirent la langue, fatigués par de longues années de surexploitation ; ils tendent la main à ceux qu’ils avaient sauvés puis aidés à être, à devenir, à transformer leur (notre) Europe, enviée et subitement envahie pour des raisons économiques.

Il y a une quinzaine d’années, « BARCA ou BARSAX », cette expression était entrée dans le succulent vocabulaire Sénégalais pour expliquer : « aller en Espagne (à Barcelone) ou Mourir ! ».

La pandémie de la COVID-19 a trouvé l’économie du monde déjà à genoux. Les Africains, naturellement, ont pensé à leurs « frères » Européens, non pas pour que ces derniers leur rendent la monnaie de leur pièce, mais pour qu’ils fassent preuve d’un peu d’humanisme afin de partager avec ceux qui les ont soutenus dans les durs moments de leur existence, la souffrance qu’ils vivent maintenant.

L’immigration clandestine ne concerne plus qu’une catégorie distincte de la population : tout le monde est désormais dans le lot du « BARCA ou BARSAX». Les jeunes sont en tête (garçons et filles), des femmes qui allaitent parfois, des adultes.

Ceux qui connaissent mieux la mer, ce sont les pêcheurs. Les chalutiers « étrangers » ont arraché avec une force inouïe leur gagne-pain, la pêche artisanale. Les licences de pêche ne permettent plus à ces braves pêcheurs de s’en sortir. Comme tous les autres « PAUVRES », ils préfèrent tenter l’impossible : aller en Europe même s’il faut mourir dans les eaux froides de la Méditerranée ou de l’Océan Atlantique, nouveau passage des clandestins, passage de plus en plus dangereux (1015 migrants secourus en 48 heures).

Les Européens (les Français) se reconfinent ; mais le rythme des départs, à partir des côtes Mauritaniennes, de la Gambie et de la Petite Côte Sénégalaise s’accélère considérablement malgré les 118 milliards alloués par l’Union Européenne (UE) pour créer des opportunités d’emploi contre la Migration irrégulière.

Que faut-il alors faire pour retenir nos « enfants » dans le pays :

-1. Chercher les causes profondes de l’immigration clandestine et les attaquer,

-2. Avoir une bonne politique migratoire en y impliquant les Jeunes (ils doivent être des acteurs)

-3. Créer des emplois avec une égalité de chance pour tous.

« A quelque chose, malheur est bon » ! Cette pandémie de la COVID-19 est venue enseigner aux hommes la leçon de morale qui consiste à se soutenir, à partager ! Elle montre au monde que notre planète n’est qu’une TERRE DE TRANSIT. Jouons tous le jeu en effaçant de nos mémoires ces lignes imaginaires pompeusement dénommées FRONTIERES et considérons que nous sommes des frères et sœurs de la même planète, sans aucune séparation ! L’on ne parlera plus alors d’immigration car dans n’importe quel endroit de la terre, l’homme se sentira chez lui !

Idrissa Diarra

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