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     Mociredin Corona 1 745 x 549
Mocirédin n’en revient pas : un si petit virus, si minuscule, invisible à l’œil nu, plus terroriste que Boko Haram, Etat Islamique et tous les grands Tueurs du monde, ce criminel indiscipliné, vicieux, COVID-19, comment parvient-il à chambouler les habitudes des populations de la terre !
Les mosquées, les églises, les écoles, les marchés, les aéroports, les ports, les stades, les plages sont tous fermés. Les regroupements humains sont interdits. Le confinement empêchant les sénégalais de se déplacer de région en région, le couvre-feu bloquant chacun chez soi de 20 heures à 6 heures du matin, la fermeture des lieux de commerce, ont fini par créer le stress, la peur car la faim aussi s’installe dans la majeure partie des foyers.


Le tintamarre médiatique créé par monsieur CORONAVIRUS depuis son arrivée, d’abord sur la pointe des pieds à Wuhan, en Chine, puis au galop en s’étendant rapidement un peu partout et à une vitesse supersonique en touchant tous les continents, transforme la pandémie du COVID-19 en un véritable produit commercial très redouté mais recherché.
De partout, les grandes firmes pharmaceutiques se font la guerre pour obtenir le juteux marché du vaccin. Les chercheurs « cherchent » et dans ce moment crucial plein d’opportunités, ils crient tous « EUREKA ! » car ils trouvent tous et proposent aux malades du monde éparpillés sur tous les continents la solution de leur maladie.
Tapis dans l’ombre, les « GROS BONNETS » pensent encore une fois au profit, à leur intérêt seulement, quitte à ce que la moitié de l’humanité disparaisse : ne sont-ils pas au centre ou même au début de ces « recherches scientifiques » ? 
Mocirédin regarde le ciel : d’un bleu assez particulier qui augmente ses craintes. A son âge, un ciel de cette couleur, il n’en a jamais vu ! Il commence alors à chercher son chapelet dans la poche droite de son boubou. A force d’égrener, son esprit se calme. Il récite à haute voix des versets du saint CORAN puis écrase le chapelet contre son visage en larmes.
<<-Qu’est-ce que nous avons bien pu faire au bon DIEU pour qu’IL nous punisse ensemble, se dit Mocirédin. IL nous rend fous avec la fermeture de nos lieux de cultes, nos ateliers, nos écoles ? Ce qui me fait mal, c’est qu’en France, l’arbre et le médicament ont des noms différents, alors que chez nous en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal, dans nos différentes langues nationales, arbre et médicament sont les mêmes. Nous avons très tôt compris chez nous que les médicaments proviennent des arbres. Ainsi en Soninké Yitté, en Pular Lékki, en Wolof Garab, en Bambara Yiri, cette fusion des noms explique notre avance scientifique par rapport aux autres. Pourquoi donc, nos TRADIPRATICIENS sont écartés, oubliés dans la recherche de solutions du traitement du CORONAVIRUS?
-La raison est simple lui souffle Diambéré Khoumba son épouse. Les Tradipraticiens vivent parmi nous. Les arbres sont sur nos sols. Les connaissances acquises et transmises par héritage sont retenues par les ayant-droits et gardées secrètement chez nous. De nos aïeux à nos jours, nous avons traversé toute sorte d’épidémies et avons pu nous soigner par nos médicaments. Les colons sont arrivés et nous ont pervertis : nous parlons désormais leurs langues, nous nous habillons comme eux, nous nous soignons et pensons maintenant comme eux ! Faut-il s’étonner que les vaccins créés en fonction des maladies « découvertes » par eux, la plupart du temps chez nous et rarement chez eux, ne soient testés que sur nous leurs cobayes ?
-En tout cas Diambéré, j’ai plus confiance à mon <<Tafé>>, mon <<Nkhaamé>>, mon <<Kinkéliba>>, mon << Maka kassé>> (tous des plantes de chez moi) qu’à n’importe quel produit venu de leur recherche « douteuse ». Si à travers plusieurs années, nos ancêtres ont bien vécu, c’est qu’ils mangeaient sainement des produits naturels, sans engrais. L’agriculture était leur principale ressource. Les travaux effectués dans les champs par la force de leurs muscles les rendaient encore plus forts, plus sains, plus productifs.
-Par la grâce de DIEU, continue Diambéré Khoumba, malgré et grâce à la sordide perversion des colonisateurs, nous avons aussi réussi à avoir des médecins, des professeurs, des chercheurs à côté de nos tradipraticiens. Ayons confiance en eux les modernes. Mais que ces derniers soient moins égoïstes et travaillent avec nos tradipraticiens pour que les Africains tournent le dos à jamais à tout produit importé. C’est la confiance en soi-même, une solidarité « professionnelle » sans faille et un amour de la terre natale qui peuvent nous sauver.
- Tu as encore une fois raison ma chère épouse, dit Mocirédin, mais nous avons tellement été atteints par cet autre virus, celui de la perversion coloniale qu’il nous sera très difficile de croire en nous-mêmes, en nos capacités de nous en sortir seuls. Des siècles avant « leur » arrivée, avant la venue de nos transformateurs, nous n’avions pas d’hôpitaux, nos herbes « travaillées » avec minutie par nos « Docotoros », nos tradipraticiens, sans qui notre beau et riche continent serait décimé par les multiples épidémies de l’époque, n’avaient pas de pareilles. Il nous faut prendre nos responsabilités, entièrement et oser, oser pratiquer par nos soignants avec les produits du terroir, fermer les yeux sur les médicaments importés.
-Il est impossible, dans cette période trouble et troublante de « réfléchir » à tête reposée à une bonne solution. Mais selon Diambéré Khoumba, c’est le moment ou jamais pour les Africains d’avoir, non pas leur autonomie, mais leur indépendance d’action, leur responsabilité de faire le bon choix, celui d’être son propre « pharmacien » et son propre « docteur » !
-DIEU a toujours été grand. Nous allons encore une fois, comme à notre habitude, prendre notre chapelet, l’égrener puis prier pour qu’IL oriente nos médecins, nos professeurs, nos chercheurs et nos tradipraticiens sur la BONNE VOIE, celle qui consistera à travailler avec nos plantes, et ensemble à éradiquer cette pandémie cruelle de l’Afrique, du monde, finit par dire Mocirédin.
-AMEN !>>
Idrissa Diarra

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