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chronique mardi s49

Le temps change ! Les villages deviennent sombres dès 19 heures. Petit à petit, le froid s’installe, repoussant doucement la période de chaleur. Les animaux rentrent maintenant assez tôt, sous la conduite des bergers qui reviennent heureux après une journée passée dans la brousse, rien qu’avec des bêtes et des plantes. La canne (ce bâton indispensable) brandie, puis criant pour orienter certains animaux indisciplinés, Hooré Mbéwa court à droite et à gauche, sans se rendre compte qu’il est en train de parcourir des kilomètres après ceux, inconsciemment parcourus durant la matinée. Quelle bravoure ! Quelle résistance ! La solitude ! Quelle vie pour ces jeunes hommes qui parcourent la brousse, sous le soleil comme sous la pluie, sous le vent comme en période de froid, avec seulement un bidon d’eau pour boire de temps en temps et s’éponger le visage.

 

Le calme descend sur le village et l’enveloppe dans un pagne teint à l’indigo. Comme les ombres de la nuit, le silence envahit les habitations. Est-ce la fatigue de la journée ou l’effet de la peur de la COVID-19 ?

Dès après la dernière prière du soir, Mocirédin ne traîne plus. A pas lents mais assurés, il retourne chez lui, les manches de son grand boubou pincées derrière le dos par la main gauche et le pouce et l’index de la main droite laissant tomber, une à une, les graines de son chapelet usées par le temps et son utilisation un peu abusive.

Il n’a plus aucune autre occupation : après les cinq prières quotidiennes. Mocirédin marche lentement vers sa demeure. Il y retrouvera, bien sûr, Diambéré, la Khoumba de son cœur et ses enfants revenus de l’école. Ils ne le salueront même pas car ils savent, d’ores et déjà, que leur père est concentré comme à son habitude, au retour de la mosquée de son quartier Montagne Centrale sur son chapelet.

Diambéré Khoumba rappelle aux enfants, en bonne maîtresse de maison, certaines règles élémentaires de bienséances.

La fille et le garçon se lèvent alors, s’approchent de leur père et murmurent des salutations inaudibles. L’essentiel n’est-il pas de respecter leur mère et en même temps leur père ? Ils se retirent ensuite dans leur coin et prennent chacun un cahier pour réviser les leçons de la semaine. Cela enchante Mocirédin qui voit le

courage de ses enfants envers les études. C’est dommage, pense-t-il, qu’il ne puisse pas les aider ! Il regrette beaucoup de n’avoir pas été à l’école, dans la classe de monsieur Diaman Bathily, cet enseignant exceptionnel ! C’est bien la faute de ses parents mais il se sent un peu responsable de la mauvaise volonté qu’il dégageait de sa part, à chaque fois que ses parents parlaient d’école. Ce temps est maintenant très loin ! Il faut actuellement penser à l’avenir de sa progéniture. Ils grandissent les enfants tandis que lui, Mocirédin vieillit en même temps que sa Diambéré Khoumba. Il n’y a plus de temps à perdre. Ce n’est plus une course de fond mais de vitesse !

<<-Je sais que chaque minute qui passe est un pas vers la mort mais cela ne m’empêche pas de sourire, de montrer mes dents, même à mes ennemis. Pourquoi se compliquer la vie ? N’est-ce pas plus simple, plus convenable de s’entendre avec tout le monde, sans distinction de sexe, d’ethnie, se dit tout bas Mocirédin ? Il faut faciliter la tâche à ceux qui auront à s’occuper de moi quand je ne serai plus de ce monde !

-A quoi pense mon mari qui semble anxieux, dit en passant Diambéré Khoumba vers sa cuisine ? La situation sanitaire se dégrade de plus en plus. Chaque jour, c’est une centaine de cas positifs, sans compter les décès ! Les gens ne se comportent plus comme en période pandémique. Les mesures-barrières sont négligées, pour ne pas dire laissées aux oubliettes. Hommes et femmes vaquent à leurs affaires sans tenir compte de ce qui les guette. Les autorités médicales commencent à s’inquiéter et par la même occasion à apeurer les populations. Les réseaux sociaux affolent leurs lecteurs et auditeurs. Aujourd’hui, un nouveau vaccin est découvert ici, contesté ailleurs. Demain, c’est au tour d’une autre puissance d’en découvrir, boudé par les autres. Chaque jour, les Scientifiques découvrent. A force de trouver partout, présenter son produit comme le remède-miracle, la peur asphyxie les hommes et les tue d’une manière incompréhensible.

-Diambéré Khoumba, vraie ou fausse, cette maladie a la particularité d’être contestée depuis son « apparition », là-bas à Wuhan, en Chine comme étant une création humaine afin d’écouler des remèdes (vaccins), trouvés à l’avance pour s’enrichir sur le dos des pauvres. Dans tout cela, ma chère épouse, où sommes-nous ? Où est l’Afrique ? Où se cachent ses enfants ? Nous sommes le terrain des essais, nous demeurons les cobayes du monde. Depuis les épidémies de la peste, le choléra, la lèpre, le SIDA, Ebola…sont arrivés à leur tour, sans ce grand tintamarre ! Jamais il n’y a eu autant de bruit autour d’une maladie ! Diambéré

Khoumba, la SOLIDARITE n’existe plus dans ce monde ! Seuls le profit, l’intérêt personnel priment. C’est du « chacun pour soi, DIEU pour tous ». Le collectif, la communauté, le vivre en commun, ensemble, sont devenus des mots creux, sans aucun sens. Sinon, comment peut-on penser s’enrichir sur le dos d’autres êtres humains comme vous ?

-Mocirédin, mon mari, que l’on fasse du bien ou du mal, tôt ou tard, notre dernière demeure se trouvera dans un village appelé « CIMETIERE », sous la terre, sans aucune richesse. Pourquoi donc se transformer en animal, en pensant « animal », en voulant s’accaparer de tout, tout seul ? Cette maladie, la COVID-19 n’a pas encore révélé tous ses mystères ! Un jour ou l’autre, toute la vérité éclatera et la COquille VIDe de 2019 (COVID-19) livrera tous ses secrets ! En attendant, protégeons-nous ! Respectons les mesures-barrières en portant les masques, en nous lavant régulièrement les mains avec de l’eau et du savon, en utilisant les gels alcoolisés, en appliquant-la distanciation physique. Pour cela, l’Etat et les Collectivités Territoriales ont un grand rôle à jouer : les masques doivent être partout gratuits ; dans les écoles les élèves doivent être mis dans de bonnes conditions d’études en les mettant au plus deux par table, hors des abris provisoires ; dans les marchés, y placer des lave-mains et les vérifier régulièrement.

-Tu ferais une bonne infirmière ma chère Diambéré Khoumba. Ce qui reste, c’est faire face au TOUT PUISSANT, DIEU pour que dans sa miséricorde, IL ait pitié de nous et nous accorde son pardon en éradiquant cette pandémie qui bloque l’ECONOMIE MONDIALE !>>

Idrissa Diarra, bakelinfo.com

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