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Guerrisseuse

Ce matin, aucun coq, aussi beau soit-il, ne chantera chez Mocirédin : Diambéré Khoumba, sa fidèle épouse a donné en aumône le dernier gallinacé de sa basse-cour sur recommandation de l’ultime marabout qu’elle a consulté. La 3e vague avec le variant Delta, affole le monde. Hommes et femmes, jeunes et vieux se sentent tous concernés au même niveau de contamination. Les hôpitaux ne désemplissent plus. Les superficies utilisables dans les cimetières diminuent. La peur infiltre les esprits les plus préparés. Les longues files pour se faire désormais vacciner après le rejet des vaccins Pfizer, Moderna, Sinopharm, Astra Zeneca ou Johnson& Johnson il n’y a guère longtemps, explique cette situation.

 

Décidément, la COVID-19 n’est pas seulement et simplement une maladie, elle est maintenant devenue un business ! C’est connu, le malheur des uns a toujours fait le bonheur des autres !

Les habitudes, les manières de vivre ont totalement changé. Si certains hésitent encore à se faire vacciner, qu’importe la provenance du vaccin, d’autres par contre ne s’intéressent à aucun produit venu de l’étranger.

De plus en plus, les populations commencent à fréquenter nos guérisseurs, ces hommes et parfois ces femmes qui interviennent pour sauver des vies à des prix plus qu’abordables. Parfois, ils offrent gratuitement des recettes très bénéfiques que les blouses blanches combattent et rejettent.

Les plus populaires de nos tradipraticiens : Sérigne Médoune Sèye, Sissokho Habatou Saouda et Samba Ndiaye sont régulièrement sollicités sur les plateaux des chaînes de télévision. Et c’est certainement parce qu’ils apportent des solutions aux différents problèmes des malades qu’ils ont une certaine audience.

Des « marabouts » naissent à chaque coin de rue, dans chaque quartier, dans chaque village, dans les grandes villes, sans aucun contrôle, se faisant passer pour des incontournables, ceux qui sont capables de guérir toutes les maladies, parmi lesquelles le cancer, le diabète, la COVID-19…

Pour la SANTE des populations, de tous les hommes et de toutes les femmes de ce pays, sans aucune discrimination, les autorités doivent ouvrir, non pas un œil, mais tous les deux yeux, dans les structures de santé pour contrôler la gratuité des vaccins et le déroulement des opérations.

Elles doivent aussi jeter un regard sérieux, inquisiteur vers ces guérisseurs, ces « marabouts », ces charlatans, dompteurs de toutes les maladies qui sont en train de faire des dégâts énormes auprès des pauvres populations sans moyens, en implantant leur « cabinet » partout où ils veulent, au vu et au su de tous.

Delta déstabilise, tandis que les autres variants font moins peur. Partout dans le monde, les réactions varient selon la force destructrice de ces nouvelles formes de la pandémie.

Dans tout le monde, la Tanzanie et le Burundi qui hésitaient ont finalement dit oui au vaccin, avec l’aide de la Communauté internationale.

Il ne reste plus que l’Erythrée, dans la corne de l’Afrique et la Corée du Nord, en Asie à refuser le vaccin parmi tous les pays du monde!

Cependant la route est longue pour la protection de la population mondiale. Selon le Bureau Africain de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le continent Africain ne compte que 1,6% de sa population à être vaccinée. Cela représente un grain de sel dans la mer. Pour atteindre 30% de la population adulte de l’Afrique vaccinée, il faut 300 millions de doses de plus.

Ne doit-on pas tendre la main à l’autre catégorie de soignants : nos guérisseurs, en triant, en prenant seulement en compte les plus crédibles, c’est-à-dire ceux qui sont parvenus à faire leurs preuves, reconnus par les populations.

Même si le vaccin est gratuit, ces hommes et ces femmes, plus proches des populations, les empêchant de faire de longs déplacements sans passer la journée à suivre une file interminable de gens dans les postes de santé, peuvent être une perche, non pas de secours ni de sauvetage mais une aide considérable pour le système de santé du pays.

A bien réfléchir, beaucoup de malades ne fréquentent pas nos postes de santé, pour plusieurs raisons : d’abord, la lourdeur des frais (transport pour se rendre au lieu des soins, ordonnances…) ensuite culturellement, les gens ont plus confiance au guérisseur du coin qu’au médecin sorti major de sa promotion dans la plus grande faculté de Médecine du monde et enfin la maladie doit être un « secret » à protéger car les mauvaises langues peuvent envenimer le mal !

Les autorités du pays, plus particulièrement celles qui ont en charge la santé des populations doivent faire la part des choses en poussant les gens à se faire soigner, GRATUITEMENT, dans les postes de santé mais en ouvrant une fenêtre pour permettre aux tradipraticiens reconnus de démontrer leur savoir.

Ce sont les populations en bonne santé qui développent leur terroir.

Idrissa Diarra, bakelinfo.com

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