
Le Département de Bakel a toujours pleuré après le Mouvement National qui affecte les enseignants. Cette année, même les larmes ont eu honte de couler sur ses joues pour ne pas salir son beau visage de Département délaissé, abandonné malgré les gigantesques efforts fournis par les jeunes instituteurs et professeurs qui nous viennent pour apprendre à enseigner (leur premier poste). Ils nous quittent la tête pleine d’expériences pédagogiques et sociales et s’en vont exploiter ailleurs, ce qu’ils ont appris chez nous ! Normal, direz-vous ! C’est leur droit d’aller servir n’importe où dans le pays, après leur durée « légale ». Mais qu’il y ait une équité : à défaut d’avoir plus d’arrivées que de départs, compte tenu des éventuelles créations d’écoles, l’Etat (le Ministère de l’Education) doit être juste pour que les nouveaux sortants comblent le gap créé par les départs des « anciens ».
Bakel, c’est aussi le SENEGAL ! De grâce, c’est le Département le plus à l’Est de notre pays. Le soleil se lève chez nous d’abord avant de jeter ses rayons ardents ailleurs sur le territoire ! Nous sommes du Sénégal Oriental ! Le fleuve Sénégal nous arrose de ses eaux nourricières et nous rappelle à tout moment que nous Bakélois, sommes aussi de la République du Sénégal !
Alors de grâce, un peu d’EQUITE !
Pour cette rentrée des classes, selon les statistiques de la Division des Ressources Humaines (DRH) de l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) de Bakel :
Le déficit persistant des instituteurs en Français est de 82 et le déficit après le mouvement s’élève à 93. Ce qui fait un total de 175.
Le déficit persistant des instituteurs en Arabe est de 27 et le déficit après le Mouvement National s’élève à 08. Total : 35.
Pour le Français et l’Arabe : le déficit est alarmant : 210 Instituteurs qui manquent pour le Département de Bakel.
Il faut ajouter à ce nombre, l’institutrice décédée à la veille de la rentrée des classes, le départ à la retraite du Surveillant Général du Collège Bocar Sow et l’admission de ce brave instituteur de l’Ecole élémentaire de Yélingara au concours d’entrée à l’Ecole Nationale des Arts.
L’Enseignement Moyen aussi a connu sa saignée !
Il va falloir remplacer 39 professeurs affectés dont 5 en MSVT, 7 en LHG, 3 en LE, 8 en EPS, 6 en LA, 3 en Maths ….
En faisant la somme des 210 instituteurs et des 39 professeurs, le déficit est là, criard, inquiétant pour les parents d’élèves et les autorités du Département : 149 enseignants !
Est-ce que le nouveau Collège de Bélé et la classe de seconde du nouveau Lycée-collège de Moudéry auront des enseignants ?
Vingt (20) écoles sans enseignants ne vont peut-être pas voir l’ombre d’un élève cette année : Bababé, Diyala Amadou, Guédékho, Sénodialal, Tomboromadji, Gambie Diawbé, Mayel Fily……
Tous les élèves du Sénégal doivent avoir les mêmes chances, dans tous les domaines ! Pas de privilèges pour les uns seulement ! Les autres aussi sont des enfants du pays et méritent qu’on pense à eux. UNE BONNE EDUCATION POUR TOUS ! C’est ce que réclame le Département de Bakel.
Idrissa Diarra bakelinfo.com