
Actuellement, de jour comme de nuit, Bakel, la capitale du Gadiaga vit entre la peur « administrative » et le « je-m ’en-fous » social.
Si dans les bureaux (Préfecture, Mairie, Poste…), il n’y a presque pas de visiteurs, les marchés et les rues, durant la journée, présentent une autre atmosphère : du beau monde comme avant l’arrivée du virus. Les lieux de regroupements habituels des conducteurs de motos-Jakarta, taxis-clandos gardent la même ambiance, même si au niveau de la gare routière (à la sortie de la ville) et du côté de l’école Bakel3, face au grand magasin céréalier où les bus sont immobilisés à cause du confinement, c’est le calme plat.
C’est seulement à quelques minutes de 20 heures, presque à l’heure du couvre-feu que l’on remarque une certaine animation digne de fourmis en plein travail, une fébrilité particulière qui crée une course de vitesse entre des hommes et des femmes qui veulent tous gagner, échapper au contrôle très strict du service d’ordre.
Tout ce changement de comportements, d’habitudes, de manières de vivre, n’est dû qu’à ce micro-organisme invisible au microscope optique, le virus, poison au sens étymologique du terme, pourtant meilleur ennemi de l’homme car utilisé parfois pour soigner des maladies. La recherche avance, selon des Professeurs, à grands pas dans ce domaine. Malgré sa mauvaise réputation, un virus, peut toujours jouer un rôle important dans le domaine des Sciences.
Les frontières du département de Bakel sont fermées : entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal ; seules les marchandises peuvent entrer et sortir, à compte-gouttes. Les piroguiers sont mis au chômage comme les chauffeurs, confinés à ne pas quitter la région, le pays.
La ville perd son animation : les mariages, les baptêmes, les bals, les tams-tams, les bars, les cours de récréation vivantes, la vie dans les garages, les cris des supporters dans les stades de football…
A partir de la visite effectuée auprès de l’Adjoint au Préfet du département monsieur Jean Paul Sylvain Diatta, du Médecin Chef du District de Santé, le Docteur Doudou Diallo, du Docteur Khalifa Ababacar Badiane de la Pharmacie Yaguiné, de la Badiénou Gokh, madame Marie Camara, et d’un micro-trottoir dans les rues, les marchés et au bord du fleuve, une certaine sérénité se dégage auprès des interviewés, un espoir de retour au calme, de l’éloignement des maladies mais surtout de la fin de la pandémie qui ramène de la joie dans tout le pays.
Les bonnes habitudes vont revenir, après, (INCHALLAH), au galop. Elles rappelleront aux populations que ce virus, source de la pandémie, de cette maladie dévastatrice a eu, quand même un côté positif : elle (la pandémie) va créer la solidarité entre les hommes de tous les continents, les obliger à vivre en communauté, à s’entraider, à penser à la nature, à leur environnement et aux difficultés péniblement surmontées durant les durs jours de confinement. Ces jours inimaginables, rêvés par tous, permettront au monde entier de respirer de l’air pur. Le changement climatique qui s’accélérait, devrait encore à son tour changer, retourner au bon vieux temps, avec un climat de rêve, une nature magnifique, une faune et une flore extraordinaires.
Bakel a bien besoin de cette époque chargée d’histoire et de géographie.
Merci CORONAVIRUS pour ces belles leçons de vie enseignées pendant presque quatre mois dans le monde (14 décembre 2019), gratuitement, avec beaucoup de volonté, à la place des enseignants que vous avez mis au repos contre leur gré. Nous vous disons quand même adieu COVID-19 ! Nous ne souhaitons vraiment plus vous revoir. ADIEU ! ADIEU sur cet air langoureusement interprété par la Diva de Bakel, la grande Ndèye Gawlo Diop, portant sur le CORONAVIRUS.

Idrissa Diarra, bakelinfo.com